La
crise économique réelle qui se prospecte et qui commence à se
montrer (voir article sur le chômage) fait peur à beaucoup en
occident, mais quels seront les effets dans le sud du monde? Pendant
plus de trente ans les grandes institutions financières
internationales qui se proposaient de soutenir les pays en voie de
développement - Banque Mondiale et Fond Monétaire Internationale en
primis - ont prêché la libéralisation des économies
nationales en les invitant à intégrer le marché global, comme la
seule voie possible vers l’émergence économique de ces pays. Le
désengagement des Etats dans le contrôle des ressources nationales
à été compensé par l’élargissement de prêts à des taux
d’intérêts malgré tout relativement favorables. Ainsi les pays
du sud ont fournis aux pays occidentaux leur ressources en échange
de rien (de l’argent qui vont devoir rendre est rien), si non les
intérêts qu’il vont quand même devoir payer encore pour
longtemps. Les institutions financières internationales dominés, à
cause de leur fonctionnement oligarchique, par les puissances du
nord, ont pu mener des pressions visant à limiter l’influence des
Etats dans les économies nationales. C’est-à-dire limiter le
développement d’un secteur public fort, qui puisse garantir la
redistribution des richesses du pays à l’intérieur de son
territoire national, sous menace de ne plus octroyer de prêts.
La
justification qui à été mise en avant voulait que seulement le
secteur privé serait en mesure de produire la richesse nécessaire
au développement de ces pays. Il est cependant naïf croire que
cette richesse restait dans le pays d’origine et surtout au service
du peuple. Affirmer le contraire est au moins une évaluation
erronée, si non de la mauvaise fois qui sert aux riches en occident
pour justifier leur envie de profits. Si c’est en partie vrai
qu’une économie libérale, qui favorise le secteur privé, est
capable de produire beaucoup de richesse économique, il est
absolument absurde croire que ce même secteur privé prendrait en
charge la répartition de la richesse. Quels entrepreneurs de succès
seraient disposés à renoncer à une partie de ces profits pour
financer des assurances sociales, des hôpitaux ou de routes?
Evidemment sans une véritable contrainte de la part d’une
institution forte il est illusoire l'espérer. De plus il faut se
rappeler que le secteur privé dans les pays du sud est largement
dominé par des entreprises ayant leur siège dans les pays du nord,
ce qui accélère la fuite des richesse des pays d’origine.
Aujourd’hui
les pays du sud sont donc confrontés avec une crise financière qui
a bloqué toute transaction d’argent entre les banques, en
diminuant ainsi les capitaux disponibles pour les prêts. Si à cela
on ajoute le fait qu’ils n’ont pas une économie interne
suffisamment développée pour créer la richesse dont il ont besoin,
afin de garantir des services publiques minimaux, nous comprenons
facilement comment la crise actuelle va retomber très lourdement sur
ces pays. Les Etats du sud vont devoir faire face à une carence de
liquidité sans précédents, qui risque de les faire plonger dans un
état d’immobilisme complet. Il s’impose donc un retour du
contrôle étatique sur les ressources et les moyens de production de
ces pays. Il est indispensable pour ces pays se libérer de
l’exploitation des puissances impérialistes en refusant de
continuer à appliquer les politiques libérales, pour au contraire
prendre le contrôle des secteurs clef de leur économie et
redistribuer leur richesse à leurs populations.
Pasus dans "Le temps des crises février 2009"