mardi 19 janvier 2010

Bouclier social, un 0.1% sur le grand capital

Le Parti Suisse du Travail lance l'idée d'une contribution de 0,1%, prélevée sur les entreprises qui disposent d’un capital propre de plus d'un milliard. Taxe destinée à un fonds social pour soutenir les assurances sociales actuellement en difficulté financière.
L'année 2010 sera caractérisée par une crise sociale, conséquence évidente de la crise financière et économique qui l'a précédée. Des milliers d’emplois sont à risque ainsi que le danger de la formation d’une autre bulle financière, intensifiant la crise mondiale, n’est pas à négliger. Un Etat-social fort est donc indispensable pour résister aux faiblesses du système économique.
En Suisse, les partis bourgeois ont prévu une telle dégradation de la situation économique et ils se sont organisés pour sauver les profits de leurs copains. Pendant les derniers années, ils avaient déjà préparé les plans d'austérités, notamment pour les révisions des assurances sociales. L’objectif est de réduire les charges de la Confédération et « libérer » l'économie du poids de l'Etat providence. En suivant la logique de ces politiques, il est évident que seraient les classes populaires à faire des sacrifices, alors que les plus riches gardent intacte leur capital.
Les prochaines révisions de l’AVS et de l’AI sont ainsi déjà en cours. Les rentes de dizaines de milliers de personnes seront éliminées ou fortement réduites. L’âge de la retraite des femmes sera augmenté à 65 ans. Les attaques sont durs. Aux représentants de la droite, tant soucieux de certaines libertés, il faudrait leur rappeler que le droit à une retraite qui assure une vie digne est garanti par la Constitution.
Lors de la dernière session parlementaire, la majorité bourgeoise a voté en faveur d’une révision de la Lois sur l’Assurance Chômage. Avec cette manoeuvre ils veulent épargner 600 millions de francs sur le dos des chômeurs et des chômeuses. Beaucoup d’entre eux se trouveront dans la condition de demander l’aide social. Situation amenant à la pauvreté e l’exclusion sociale. De cette manière les bourgeois obtiendront aussi une plus forte pression sur les salaires, en raison de l’augmentation de la concurrence entre travailleurs. Heureusement la gauche et en particulier le PST-POP s’oppose à la révision et le référendum est déjà lancé.
Ces quelques exemple ne sont que la pointe de l’iceberg, la sécurité sociale en Suisse demande une réorganisation profonde, notamment dans le cas de la santé. Se diriger vers une caisse unique avec des primes selon le revenu, reste certainement la solution idéale, mais pour le moment les forces politiques majoritaires dans notre pays semblent prendre la direction opposée.
En forte opposition à ces politiques, le PST-POP ne saurait accepter que les classes populaires payent la crise provoquée par la finance internationale. «Bouclier social» c’est donc le titre de la campagne lancée par le Parti Suisse du Travail contre les démantèlements de l’état social, vols systématiques dirigés aux classes populaires.
En suisse il y a beaucoup d’argent, ça suffit d’aller le chercher si en manque. Au lieu de réfléchir à comment réduire les prestations, le PST-POP propose des nouveaux modes de financement qui puissent redistribuer un peu de cette grande richesse. Pour cette raison, le jour international du travail, le PST-POP a lancé la revendication du 0.1% sur le capital propre des grandes entreprises. Une pétition on-ligne sera le premier pas pour avancer cette proposition qui demande aux signataires de soutenir les propositions suivantes :

A) toutes les entreprises de grande dimension, qui ont un capital propre de plus d'un milliard (1'000 million) de francs, doivent cotiser avec le 0.1% de leur capital propre, dans un fonds social destiné à renforcer les finances des assurances sociales.
B) Qu'on renonce à toute réduction ou élimination de prestations de l’AI, l’AVS et la LADI.

Aller chercher l’argent là où il y en a, c’est bien ce que le PST-POP entend faire. L’Etat suisse ne se montre pas réticent à intervenir pour offrir des cadeaux aux riches avec des allégements et des forfaits fiscaux ou le secret bancaire. C’est le moment que l’Etat suisse commence à s'occuper des classes populaires, afin de leur donner ceux que leur est dû.
L’économie suisse est au service d’un groupe d'oligarques, dont le seul intérêt est d'augmenter leurs bénéfices, sans le moindre souci quant à la stabilité économique et le développement harmonieux de la société suisse. Lorsque les propriétaires estiment que l'économie va bien, ils sont tout simplement en train de constater que leurs bénéfices continuent de croître, pendant que les salaires ne sont même pas réévalués par rapport à l'inflation. Cette société crée des différences de plus en plus grandes entre ceux qui travaillent et vivent modestement et les parasites qui exploitent le travail des autres, recevant des profits impressionnants, même en temps de crise. On n’entend évidemment pas les immigrés qui travaillent bien souvent dans des conditions encore plus dures que les Suisses, mais bien ces familles qui représentent 4% de la population et qui détiennent plus de la moitié de la richesse totale de notre pays.
Ces gens n'ont pas construit ces fortunes par leur travail, mais en faisant travailler les autres à leur profit, on peut considérer comme légitime la demande d’une contribution de 0,1%. Certains diront même que la proposition est modérée parce que, pour les entreprises concernées, l'effet de la mesure sera minime. Une comparaison : le salaire moyen est de 5’700 francs suisses par mois. 0,1% de cette somme représente 5,70 francs, c'est un café et un croissant, et moins qu'un paquet de cigarettes ! Les communistes ne demandent pas beaucoup, seulement que les grandes entreprises donnent annuellement en proportion ce qui correspond pour un citoyen moyen à un café et un croissant, pour sauver la sécurité sociale !
Signez la pétition !
www.pst.ch/bouclier-social

jeudi 7 janvier 2010

Unissons-nous pour les assurances sociales.

Pourquoi le mouvement ouvrier et le Parti Suisse du Travail (PST) se sont-ils toujours battus pour les assurances sociales? Le PST lutte pour l’unité des classes populaires face à l’exploitation de la classe possédante. Nous considérons les assurances sociales comme une brique de cette unité, au sens où elles doivent permettre une meilleure redistribution des richesses, garantir la sécurité sociale de chacun et offrir à toutes et tous une vie digne!

Depuis la fondation des premiers partis ouvriers et du PST, la sécurité sociale a constitué l’une de leurs luttes de premier plan. La sécurité sociale constitue à nos yeux un mécanisme de redistribution essentiel pour permettre à toutes les composantes de la société de participer à cette dernière. Elle représente la certitude de pouvoir décider de sa propre vie malgré les aléas, et de construire librement un projet de vie à long terme. Dans sa version aboutie, elle devrait offrir à chaque être humain la garantie de disposer de biens de première nécessité, d'un logement ou encore d'un accès à des soins médicaux de qualité.

Mais, dans une société comme la nôtre, où une minorité vit de l’exploitation du travail des classes laborieuses, ceux qui connaissent la plus grande précarité professionnelle se retrouvent le plus souvent confrontés à l’insécurité. C’est pourquoi le premier combat qu’implique leur sécurité sociale doit consister à leur offrir un travail digne, et sûr. L’activité humaine seule permet de produire la richesse nécessaire au bien-être de tous. Tout le reste - rentes foncières, dividendes, intérêts, etc. - n'est que vol et spéculation.

Certaines personnes ne peuvent pas travailler pour gagner leur vie. Les personnes âgées, les invalides, les chômeurs, les malades... Des assurances sociales spécifiques ont été mises en place afin que ces personnes fragilisées puissent vivre malgré tout une existence digne. Lorsque l’on ne peut pas ou plus travailler, pour des raisons diverses, les assurances sociales doivent garantir cette dignité. Dans l’objectif d’une meilleure redistribution des richesses, le PST revendique un renforcement de ces mesures comme une composante fondamentale de l’unité des classes populaires.

Le thème de la sécurité se retrouve malheureusement instrumentalisé par la droite, sous la bannière de l’insécurité civile, pour alimenter les conflits entre les travailleurs. Au lieu de s'engager pour résoudre ces conflits, la droite veut diviser pour mieux régner. Les partis bourgeois se préoccupent essentiellement de dénoncer les problèmes de criminalité dans l’objectif d'alimenter les peurs qui divisent les classes populaires. Avec la complaisance de plus en plus marquée d'une certaine gauche, la réponse qu’ils donnent à l'insécurité s’avère trop souvent répressive. A quoi bon crier qu’il faut mettre sur le banc des accusés les profiteurs, les étrangers, les jeunes?

La source fondamentale de cette insécurité tient à une problématique sociale plus diffuse. De nombreuses études démontrent que lorsque la sécurité sociale ne joue plus son rôle, l'insécurité civile augmente. La hausse de la précarité et de la misère ne peuvent que créer des problèmes de criminalité. Des problèmes de criminalité qu’une propagande de mauvaise foi de la droite nationaliste, avec l'appui de la presse à scandales ne fait qu’amplifier. Un discours idéal pour désigner des coupables plutôt que trouver des solutions.

Mais les réponses répressives ne s’attaquent pas à l'origine du problème. Le Parti Suisse du Travail s’engage en revanche pour que la possibilité de résoudre les problèmes d'insécurité de rue passe par la garantie d’une meilleure sécurité sociale pour tous.

Si tout le monde avait la garantie d'une vie stable, dénué d’incertitudes matérielles, les problèmes d'insécurité civile diminueraient certainement. Et c’est principalement pour ce motif qu’il faut se battre pour stopper le démantèlement social. La sécurité sociale permet non seulement d'apaiser les conflits entre les différentes couches sociales, mais elle permet aussi de rester unis dans la lutte contre ceux qui profitent des divisions populaires.
Le système capitaliste dans lequel nous vivons est, aujourd'hui encore, fondé sur l'exploitation d’une majorité qui se voit voler le fruit de son travail par une minorité d’exploiteurs. Le règne de l'instabilité dans le monde du travail facilite la mise en concurrence des moins biens lotis par une poignée de capitalistes. Cette dynamique tend à exclure les plus faibles et à soumettre les autres à des conditions de travail toujours plus pénibles, sous peine d'être exclus à leur tour. Mais cette loi du plus fort n’affaiblit pas que les plus faibles. Elle nuit selon nous à la société toute entière. Nous sommes convaincus qu'une organisation collective de la société, son organisation en commun, donne de meilleurs résultats que l'accumulation des intérêts individuels. Il faut mettre en place un front solidaire pour faire face à l'idéologie de l'individualisme, du chacun pour soi.
A cette conception du monde qui profite seulement aux plus forts, il faut répondre par la solidarité entre les classes populaires. Voilà le fondement de la sécurité sociale.

Il faut pourtant chercher l’argent là où il est. Se battre pour que les assurances sociales soient d’avantage financées par ceux qui ont plus de moyens. Parce que seule la mise en commun des profits et la redistribution des richesses en faveur des classes populaires permet d’assurer la sécurité de tous.

Mais il faut aussi et surtout considérer la sécurité sociale comme un seul bloc, et non comme une série de compartiments en concurrence. L’âge, l’état de santé ou l’aptitude au travail permettent bien entendu d’identifier les bénéficiaires méritants des assurances sociales. Il ne faut pas toutefois se laisser berner par les fausses dichotomies, opposant jeunes et vieux, travailleurs et chômeurs... Dans une société réellement égalitaire, on pourrait penser qu’une génération cotise pour l’autre, et que les malades et les invalides vivent au crochet des bien portants. Mais dans le monde actuel, ce sont ceux qui en ont les moyens, les plus riches, qui doivent payer pour assurer le strict nécessaire aux personnes fragiles ou âgées.

Nous ne devons pas céder à la logique de compartimentation des différentes assurances sociales. Les discours qui remettent en question chaque prestation comme s’il s’agissait d’une question indépendante de toutes les autres auront toujours pour but inavoué de vouloir attiser les divisions des réels travailleurs. Allons donc chercher l’argent là où il se trouve. Le PST se bat depuis sa fondation pour imposer l’idée que les plus riches doivent payer pour les plus pauvres. Non pas par charité, mais parce que la justice demande que la richesse produite par le travail des classes populaires, cette richesse que les capitalistes volent impunément, leur soit redistribuée.

vendredi 1 janvier 2010

Parti Suisse du Travail - Perspectives de lutte pour 2010

Il faudrait commencer lʼannée avec de lʼoptimisme, comme propose de faire Me la présidente de la Confédération Doris Leuthard dans son allocution pour la nouvelle année. Mais ce nʼest pas vraiment autant facile quʼelle ne le dit. La Suisse participe à la situation de crise globale dans laquelle on sombre avec le système capitaliste. La récession engendre une concurrence plus acharnée encore entre les requins financiers et industriels, pour sʼentre voler les dernières parties du gâteaux. Cette lutte se traduit dans une plus grande pression sur les emplois, cʼest-à-dire que pour réduire les “coûts” de production des femmes et des hommes perdront leur poste, ou se verront réduire le salaire, ou encore verront baisser le temps de travail rémunéré. Le message au peuple suisse de conseillère fédérale transmet optimisme aux travailleuses et aux travailleurs qui devraient avoir confiance dans lʼéconomie. En gros nous devrions croire que les responsables de la crise, nous sortiront de celle-ci plus forts. Alors que les autorités politiques continuent à élaborer des coupes aux assurances sociales dans une réforme qui est maintenant permanente.
Un véritable démantèlement social sʼabat sur les classes populaires avec de plus en plus de violence. Le parrainage de Leuthard et le Conseil Fédéral du démantèlement de la LPP, de lʼassurance chômage, de lʼassurance invalidité ainsi que lʼimmobilisme affreux face à la situation catastrophique des primes maladies, laissés à la merci des spéculateurs qui dirigeant les caisses maladies, ne nous laisse guère optimistes face à lʼidée que nous sortirons de la crise plus fortes. Les réels dangers de la crise, non seulement sont ignorés par les discours politiques des grands partis, mais seront amplifiés dʼune manière disproportionnée à cause des mesures que ces derniers se proposent de prendre.
Depuis des années la résistance sociale cʼest affaiblie, alors quʼelle serait absolument nécessaire en ce moment. Nous avons besoin de redéfinir lʼagenda politique en faveur des nécessités et des revendications du monde du travail. Cependant, si le monde du travail a perdu de centralité dans la discussion politique, ce nʼest pas seulement le fruit dʼune évolution de la société comme nous le font croire certains. Le nombre de victimes du capitalisme et ses représentants ne cesse de croître, même si “les ouvriers nʼexistent plus”. Nous ne pouvons pas nous empêcher de voir que la “classe ouvrière” dʼautre fois existe toujours sous des formes aujourdʼhui différentes. Lʼexploitation des femmes et des hommes nʼa pas disparu, mais elle a changée de veste. Lʼennemi est toujours le même, le capitalisme, la solution ne pas très loin de celles connues.
Aujourdʼhui la politique devient lieu dʼaffrontement philosophique à propos de questions qui nʼont pas autre but que de faire disparaître des enjeux politiques la lutte de classe. Nous nʼaurons jamais assez répété que lʼidée dʼune invasion de musulmans est une option sans aucun fondement plausible. Pourtant nous avons subi une campagne politique délirante qui a convaincu la majorité de votants. Se glissement du débat vise à vider de la sphère politique la confrontation sociale de pour le laisser place à une justice sécuritaire. Remettre en question la laïcité de lʼEtat suisse, comme le fait lʼUDC, ne respecte pas les bons valeurs qui existent dans notre pays. Au contraire, cʼest une cause de conflit que par ailleurs a résonance internationale et qui discrédite notre image de pays neutre.
Dans cette année qui nous accueilli si froidement nous devons encore plus savoir répondre avec la chaleur humaine de la solidarité et la lutte. Nous devons savoir nous mobiliser dans les luttes spécifiques comme sera celle des étudiants universitaires pour améliorer les conditions dʼétude. Notre présence dans tout foyer de résistance est plus que jamais nécessaire. Toutefois lʼunité politique des exploités doit être lʼobjectif commun à construire, car seulement en agissant ensemble nous pourrons vaincre le capital mourant. Nous devons relancer ce mouvement réel qui dépasse lʼétat des choses présentes, ce que Marx avait appelé dans lʼidéologie allemande le communisme.