dimanche 26 janvier 2014

La libre circulation avec l'UE ne va pas, mais l'UDC veut encore pire.

L'initiative populaire “Contre l'immigration massive”, en défendant le retour aux contingents, propose un système d'immigration de style apartheid. Les contingents de travailleurs étrangers admissibles en Suisse seraient établis sur des fondements racistes et arrangeraient les entrepreneurs. Ce n'est pas en divisant les êtres humains en différentes catégories, bénéficiant de plus ou moins de droits, qu'on sortira de l'exploitation.
Nous luttons pour une véritable libre circulation, où les étudiants, les artistes ou les touristes du monde entier pourraient séjourner en Suisse librement, où les travailleurs migrants, comme les résidents, auraient le droit de s'établir et de travailler de manière sûre, avec leur famille, et où les réfugiés politiques qui luttent pour la liberté, la paix ou le socialisme seraient accueillis à bras ouverts.
Malheureusement, la propagande de la droite centriste et des lobbys patronaux contre l'initiative raciste de l'UDC a seulement créé de la confusion, en dénonçant le “risque” de faire tomber tous les accords bilatéraux avec l'UE, quel pêché! Ca a été le meilleur des arguments en sa faveur.
Les accords bilatéraux sont: la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, Schengen, Dublin, le Cassis de Dijon, les passeports biométriques, le processus de Bologne, les camions de 40 tonnes, etc. Ils sont liés à la fameuse clause guillotine qui, en cas de rejet de l'un, les feraient tous sauter!
Actuellement, avec les règles imposées par l'UE dans les accords bilatéraux, la Suisse cède sa souveraineté nationale à la Cour de Justice européenne, en se soumettant à sa jurisprudence. Chaque citoyen démocratique a donc le devoir de les combattre.
Malheureusement, seule la libre circulation des personnes, dans le cas d'extension des accords à d'autres pays, doit être validée par le Parlement fédéral, décision contre laquelle il est heureusement possible de lancer un référendum. L'accord de libre circulation, d'après Bruxelles, fonctionne « ou tout ou rien », de manière que si la Suisse refusait la libre circulation à un pays, tous les accords seraient dissous. La “libre circulation” est donc le coeur des relations avec l'UE.
La libre circulation n'est pas du tout appréciée par les travailleurs. L'abandon des contingents a eu un impact énorme sur le chômage, en conséquence de quoi la concurrence entre les travailleurs s'est renforcée sur les lieux de travail. Par la suite, à cause de l'inexorable crise du système capitaliste, beaucoup de chômeurs de toute l'UE sont arrivés en Suisse pour tenter leur chance. Conscient de disposer d'une grande réserve de main-d'oeuvre sans travail, le patronat a multiplié et différencié les attaques et les abus. Aujourd'hui, les salaires ont baissé, tandis qu'en Suisse, même si le gouvernement s'efforce de le nier, le coût de la vie ne cesse d'augmenter. La croissance des inégalités met en danger la stabilité du système.
Ça ne sera pas moi, communiste, qui voudrai soigner le capitalisme malade. Avec mon « non » à la Libre circulation, plutôt, je maintiens l'engagement de lutter pour les problèmes quotidiens des travailleurs. La Libre circulation a permis la progression du précariat, dans le système de la « paix du travail », où le licenciement dans les plus courts délais est une institution, les conventions collectives sont le meilleur mirage et les agences de travail intérimaires le cancer qui dompte le mouvement syndical. Les travailleurs, trompés par la social-démocratie, ont été pris au dépourvu, incapables de lutter uni pour défendre leurs propres intérêts de classe contre la libre exploitation des travailleurs de la part d'une classe patronale toujours plus avide.
Nous saisirons l'occasion pour dire « non » à ces accords bilatéraux quand nous pourrons récolter les signatures contre l’extension de la Libre circulation à la Croatie. Que nos amis croates ne nous en veulent pas, nous nous opposons à qui dirige l'Ue et à qui a négocié les Accords bilatéraux.
En définitive, il suffirait de négocier de nouveaux accords, laissant derrière le dumping salarial, la crise agricole, la dérive sécuritaire et le trafic lourd, sacrifiant le secret des banquiers plutôt que les vies des travailleurs.