Chères Camarades, chers Camarades,
le Comité Central (CC) du Parti Suisse du Travail et Parti Ouvrier
Populaire (PST-POP) m’a désigné comme représentant de notre
parti au Séminaire Communiste International. Les propos présentés
ici sont des considérations que je fais en qualité de membre du CC,
dans le but de vous présenter le contexte du mouvement communiste et
populaire en Suisse face au pouvoir de la bourgeoisie ;
notamment dans la situation de crise internationale qui touche
actuellement le monde entier.
En Suisse, les politiques anti-populaires ont toujours existé. En
effet, après la révolution libérale de 1848, aucun bouleversement
constitutionnel profond n’a eu lieu. Le système capitaliste n'a
jamais été sérieusement contesté par le mouvement ouvrier et n'a
pas connu de conflit armé sur son sol helvétique.
On doit partir du constat que, en 2013, dans la « riche
Suisse », la retraite est depuis toujours fixée à 65 ans pour
les hommes, alors que pour les femmes, elle est à 64 ans, récemment
revue à la hausse. Toujours au sujet des retraites, déjà depuis
1972, “grâce” aux syndicats jaunes et au Parti Socialiste, elles
ne sont plus entièrement à répartition avec des fonds publiques,
mais en bonne partie à capitalisation avec des fonds privés. Les
caisses de pension représentent, aujourd'hui, environ 600 milliards
de dollars, l'équivalent du PIB du pays, ces fonds sont entièrement
placés sur des marchés spéculatifs.
Le PST-POP, suivant la tradition de rassemblement populaire, c'est
réuni dans une conférence nationale le mois de mars pour affronter
le thème des effets des crises finacières sur les caisses de
pensions privées. La solution encore aujourd'hui appliquée favorise
une forte spéculation. Celle-ci avait été proposé par le Parti
Socialiste en opposition à une initiative pupulaire du PST-POP de
1971. Notre parti demandait une augmentation des rentes de 2/3, en
ranforcant le retraites pupulaires en main publiques.
La construction linéaire du
capitalisme a amené à un développement extrêmement rôdé du
système politique dans lequel la bourgeoisie toute puissante règne
sans être inquiétée. Un système gouvernemental dit de
« collégialité » incorpore sans interuption, depuis
1956, quatre partis politiques : le Parti Radical gagnant de la
révolution libérale, le Parti Démocrate-Chrétien, perdant de la
révolution libérale, le parti anciennement agrarien Union
Démocratique du Centre et le Parti Socialiste. Ces quatre forces
représentent les forces du capital, dans l’une ou l’autre de ses
expressions. L'espace occupé par le mouvement progressiste
alternatif est faible, bien que dans un référendum en 1999 le
peuple Suisse a voté à 45 % contre le renouvellement
photocopie de la Constitution fédérale.
Les bourgeois sont néanmoins préoccupés. Un souci ne va jamais les
laisser : la crise internationale que connaît le capitalisme depuis
les années septante se fortifie, en remontant du Sud au Nord. Des
répercussions vont commencer à se répandre avec «le retour» aux
politiques antipopulaires et ce depuis déjà vingt ans. En effet, en
Suisse aussi le gouvernement coupe dans l’État social, les patrons
attaquent les salaires et les droits des travailleurs. Aujourd’hui
nous sommes face à un manque d'infrastructures sociales,
d’augmentations des taxes à la consommation, les sociétés
publiques sont libéralisées ou directement vendues.
Du mouvement syndical ne se préoccupent pas beaucoup, le droit de
grève n'existe ni pour les hommes ni pour les femmes, qui peuvent
par contre bénéficier d'un congé maternité de 3,5 mois avec
toutes les chances de se faire licencier lors de la reprise du
travail. Vu l'absence de protection contre le licenciement, même
après 40 ans de travail, le maximum de préavis de licenciement (qui
ne doit pas être expliqué)
est de 3 mois.
Le
mouvement populaire en Suisse – syndical et communiste en
particulier – est faible depuis longtemps, et ce malgré des luttes
assez importantes qui ont eu lieu depuis une dizaine d'années, dans
certaines régions du pays. Le
PST-POP ne dispose plus de membre au parlement national. Cependant
nous avons encore un certain nombre d'élu-e-s au niveaux local. Ces
élu-e-s observent et combattent des lois de plus en plus
liberticides. Ces dernières années de nouvelles lois restreignants
le droit de manifester ont èté mis en place dans les grandes villes
de suisses, notamment en prennant l'excuse des hooligans. En realité
elles visent à criminaliser tout opposant au système capitaliste.
Le démantèlement des droits démocratiques et de l'espace public
sont aussi en cours, y comprit avec des propositions visant à
réduire les séances des parlements communaux, ce qui est un réel
démantèlement antidemocratique. Dans les villes cela s'exprime
aussi par la vente de terrain public à des entreprises privé; par
les attaques permanantes contre des centres d'autogestion des jeunes;
et par des loi restrictives de l'espace public comme les lois contre
la mendicité et pour la vidéo surveillance.
Sur le front bourgeois le plus
grand parti en Suisse est actuellement l'Union démocratique
du Centre (30%), qui malgré son nom et ses origines de parti paysan
a viré à l'extrême droite.
Son renforcement va de pair avec un déplacement à droite de toute
la politique suisse. L'UDC est soutenue financièrement par des
riches financiers et industriels. Leur politique se base sur la
défense du secret bancaire et de politiques antipopulaires. Pour
donner quelques exemples, l’UDC attaque les droits des
travailleuses et travailleurs, mène des politiques répressives et
d’exclusion contre les immigrés. L’explication du succès de ce
parti est peut-être à relier aux votations de 1992. En effet, il
était le seul parti à promouvoir le référendum contre l’adhésion
de la Suisse à l'EEE, traité qui a permit le développement du
système de domination politique de l'Union Européenne. A l'époque
le PST-POP avait soutenu l'adhésion, une décision erronée qui nous
a beaucoup coûté.
La Suisse aujourd'hui fait
certainement partie des pays « canaille», dirigé par des
monopoles mondiaux tels que UBS, Credit Suisse, Glencore, Novartis
ou Nestlé. Ces entreprises transnationales profitent, en ayant leur
siège en Suisse de nombreuses faveurs. Elles peuvent continuer à
augmenter leurs bénéfices sur le dos des peuples du monde entier.
Nous sommes le premier paradis fiscal au monde pour les comptes
offshore, avec environ 1'800 milliards de dollars de dépôts. La
bourse Suisse est une plaque tournante du commerce des matières
premières et des aliments. Notre armée dispose d'un corps
professionnel qui collabore avec l'OTAN notamment au Kosovo. Partout
dans le pays il y a des centres d’asile où sont enfermés des
milliers de citoyens extra-UE dépourvus de permis de séjours
valable en Suisse.
Le bien-être d'une bourgeoise
puissante n'a cependant rien à voir avec les conditions de vie des
travailleurs et du peuple. C'est pour cela que nous soutenons une
politique d'attaque au secret bancaire, à l'écroulement des
châteaux de cartes financiers, non seulement à l'égard du peuple
suisse, mais aussi de tous les peuples au monde, dont les richesses
pillées sont cachées dans nos banques. A ce sujet dans la région
italophone du pays, où le parti se nomme Partito Comunista,
nous avons lancé une campagne de syndicalisation à l'intérieur des
banques et pour la nationalisation des banques, afin de contrer la
crise de la place financière de Lugano. En Suisse, la catégorie des
employés de banque a arrêté de lutter le 11 novembre 1918, lors de
l'unique et historique grève générale du pays.
Nous sommes internationalistes et pour la paix, par conséquent nous
soutenons activement les pourparlers de paix en Colombie et nous
demandons l'arrêt immédiat du commerce d'armes de la part du
gouvernement helvétique, notamment vers les pays en guerre, en
particulier la Palestine et la Syrie. A plusieurs reprises le
Gouvernement helvétique a contribué à organiser et financer la
nouvelle “opposition
syrienne”, ainsi qu’à vendre des armes produites par
l'entreprise publique Ruag au Quatar. Ce dernier revend ensuite aux
islamistes ou terroristes « syriens ». Enfin nous sommes
pour la démilitarisation de la Suisse, pour une stratégie de
défense populaire sans avions de combat. Depuis une année le
Réseaux des Jeunesses Communistes Suisses à lancé un appel pour la
paix, qui a fédéré des forces anti-impérialistes et de nombreux
citoyens pour la paix. Par exemple, à l'occasion de raids en
Palestine, en 3 jours nous avons organisé des manifestations dans 7
villes du pays et une manifestation à Zurich contre la guerre en
Syrie et au Mali les mois suivants.
Depuis 2008 le PST-POP a entamé de corriger les erreurs des vingt
dernières années caractérisées par le révisionnisme et
l'opportunisme. Actuellement nous discutons d’un nouveau programme
qui peine à voir le jour. Nous nous réunirons en Congrès à Genève
le 7 et le 8 septembre qui se penchera sur le renforcement du Parti
et une discussion intermédiaire sur le nouveau programme. De
nombreux jeunes renforcent le Parti et contribuent à orienter le
combat contre l'intégration européenne et les politiques
antipopulaires, vers un changement de politique en Suisse fruit d'un
grand mouvement d'opposition et de rébellion, pour un pays
souverain, organisé selon les principes du socialisme, dans
l'intérêt de tous les habitants de la Suisse, en premier lieu les
travailleurs. Cela signifie que nous avons encore beaucoup de retard
en tant que parti, nos tâches pratiques se limitant aujourd'hui au
renforcement des structures de base du Parti, de sa presse et à
l’établissement de politiques et d’alliances qui puissent
fédérer les milieux populaires autour du projet communiste, le tout
de manière assez désordonnée. La Suisse est un pays de clivage –
de langue, de religion, de passeport ou encore à cause du
fédéralisme – la tâche d'unité des travailleurs devient tant
évidente que compliquée. Une chose est sûre: des événements
comme le Séminaire Communiste International et en général les
rencontres unitaires sur le plan international entre partis
communistes nous donnent beaucoup d'exemples concrets pour la
construction de notre théorie et pratique révolutionnaires et mais
surtout renforcent l'espoir que la lutte des travailleurs et des
peuples du monde entier mène à la victoire finale.
Vive la solidarité entre partis communistes et ouvriers
Vive l'internationalisme prolétarien
Vive la lutte pour le socialisme