jeudi 22 août 2013

Les attaques contre les droits démocratiques et les libertés dans la crise capitaliste mondiale et en Suisse

Chères Camarades, chers Camarades,
le Comité Central (CC) du Parti Suisse du Travail et Parti Ouvrier Populaire (PST-POP) m’a désigné comme représentant de notre parti au Séminaire Communiste International. Les propos présentés ici sont des considérations que je fais en qualité de membre du CC, dans le but de vous présenter le contexte du mouvement communiste et populaire en Suisse face au pouvoir de la bourgeoisie ; notamment dans la situation de crise internationale qui touche actuellement le monde entier.
En Suisse, les politiques anti-populaires ont toujours existé. En effet, après la révolution libérale de 1848, aucun bouleversement constitutionnel profond n’a eu lieu. Le système capitaliste n'a jamais été sérieusement contesté par le mouvement ouvrier et n'a pas connu de conflit armé sur son sol helvétique.
On doit partir du constat que, en 2013, dans la « riche Suisse », la retraite est depuis toujours fixée à 65 ans pour les hommes, alors que pour les femmes, elle est à 64 ans, récemment revue à la hausse. Toujours au sujet des retraites, déjà depuis 1972, “grâce” aux syndicats jaunes et au Parti Socialiste, elles ne sont plus entièrement à répartition avec des fonds publiques, mais en bonne partie à capitalisation avec des fonds privés. Les caisses de pension représentent, aujourd'hui, environ 600 milliards de dollars, l'équivalent du PIB du pays, ces fonds sont entièrement placés sur des marchés spéculatifs.
Le PST-POP, suivant la tradition de rassemblement populaire, c'est réuni dans une conférence nationale le mois de mars pour affronter le thème des effets des crises finacières sur les caisses de pensions privées. La solution encore aujourd'hui appliquée favorise une forte spéculation. Celle-ci avait été proposé par le Parti Socialiste en opposition à une initiative pupulaire du PST-POP de 1971. Notre parti demandait une augmentation des rentes de 2/3, en ranforcant le retraites pupulaires en main publiques.
La construction linéaire du capitalisme a amené à un développement extrêmement rôdé du système politique dans lequel la bourgeoisie toute puissante règne sans être inquiétée. Un système gouvernemental dit de « collégialité » incorpore sans interuption, depuis 1956, quatre partis politiques : le Parti Radical gagnant de la révolution libérale, le Parti Démocrate-Chrétien, perdant de la révolution libérale, le parti anciennement agrarien Union Démocratique du Centre et le Parti Socialiste. Ces quatre forces représentent les forces du capital, dans l’une ou l’autre de ses expressions. L'espace occupé par le mouvement progressiste alternatif est faible, bien que dans un référendum en 1999 le peuple Suisse a voté à 45 % contre le renouvellement photocopie de la Constitution fédérale.
Les bourgeois sont néanmoins préoccupés. Un souci ne va jamais les laisser : la crise internationale que connaît le capitalisme depuis les années septante se fortifie, en remontant du Sud au Nord. Des répercussions vont commencer à se répandre avec «le retour» aux politiques antipopulaires et ce depuis déjà vingt ans. En effet, en Suisse aussi le gouvernement coupe dans l’État social, les patrons attaquent les salaires et les droits des travailleurs. Aujourd’hui nous sommes face à un manque d'infrastructures sociales, d’augmentations des taxes à la consommation, les sociétés publiques sont libéralisées ou directement vendues.
Du mouvement syndical ne se préoccupent pas beaucoup, le droit de grève n'existe ni pour les hommes ni pour les femmes, qui peuvent par contre bénéficier d'un congé maternité de 3,5 mois avec toutes les chances de se faire licencier lors de la reprise du travail. Vu l'absence de protection contre le licenciement, même après 40 ans de travail, le maximum de préavis de licenciement (qui ne doit pas être expliqué) est de 3 mois.
Le mouvement populaire en Suisse – syndical et communiste en particulier – est faible depuis longtemps, et ce malgré des luttes assez importantes qui ont eu lieu depuis une dizaine d'années, dans certaines régions du pays. Le PST-POP ne dispose plus de membre au parlement national. Cependant nous avons encore un certain nombre d'élu-e-s au niveaux local. Ces élu-e-s observent et combattent des lois de plus en plus liberticides. Ces dernières années de nouvelles lois restreignants le droit de manifester ont èté mis en place dans les grandes villes de suisses, notamment en prennant l'excuse des hooligans. En realité elles visent à criminaliser tout opposant au système capitaliste. Le démantèlement des droits démocratiques et de l'espace public sont aussi en cours, y comprit avec des propositions visant à réduire les séances des parlements communaux, ce qui est un réel démantèlement antidemocratique. Dans les villes cela s'exprime aussi par la vente de terrain public à des entreprises privé; par les attaques permanantes contre des centres d'autogestion des jeunes; et par des loi restrictives de l'espace public comme les lois contre la mendicité et pour la vidéo surveillance.
Sur le front bourgeois le plus grand parti en Suisse est actuellement l'Union démocratique du Centre (30%), qui malgré son nom et ses origines de parti paysan a viré à l'extrême droite. Son renforcement va de pair avec un déplacement à droite de toute la politique suisse. L'UDC est soutenue financièrement par des riches financiers et industriels. Leur politique se base sur la défense du secret bancaire et de politiques antipopulaires. Pour donner quelques exemples, l’UDC attaque les droits des travailleuses et travailleurs, mène des politiques répressives et d’exclusion contre les immigrés. L’explication du succès de ce parti est peut-être à relier aux votations de 1992. En effet, il était le seul parti à promouvoir le référendum contre l’adhésion de la Suisse à l'EEE, traité qui a permit le développement du système de domination politique de l'Union Européenne. A l'époque le PST-POP avait soutenu l'adhésion, une décision erronée qui nous a beaucoup coûté.
La Suisse aujourd'hui fait certainement partie des pays « canaille», dirigé par des monopoles mondiaux tels que UBS, Credit Suisse, Glencore, Novartis ou Nestlé. Ces entreprises transnationales profitent, en ayant leur siège en Suisse de nombreuses faveurs. Elles peuvent continuer à augmenter leurs bénéfices sur le dos des peuples du monde entier. Nous sommes le premier paradis fiscal au monde pour les comptes offshore, avec environ 1'800 milliards de dollars de dépôts. La bourse Suisse est une plaque tournante du commerce des matières premières et des aliments. Notre armée dispose d'un corps professionnel qui collabore avec l'OTAN notamment au Kosovo. Partout dans le pays il y a des centres d’asile où sont enfermés des milliers de citoyens extra-UE dépourvus de permis de séjours valable en Suisse.
Le bien-être d'une bourgeoise puissante n'a cependant rien à voir avec les conditions de vie des travailleurs et du peuple. C'est pour cela que nous soutenons une politique d'attaque au secret bancaire, à l'écroulement des châteaux de cartes financiers, non seulement à l'égard du peuple suisse, mais aussi de tous les peuples au monde, dont les richesses pillées sont cachées dans nos banques. A ce sujet dans la région italophone du pays, où le parti se nomme Partito Comunista, nous avons lancé une campagne de syndicalisation à l'intérieur des banques et pour la nationalisation des banques, afin de contrer la crise de la place financière de Lugano. En Suisse, la catégorie des employés de banque a arrêté de lutter le 11 novembre 1918, lors de l'unique et historique grève générale du pays.
Nous sommes internationalistes et pour la paix, par conséquent nous soutenons activement les pourparlers de paix en Colombie et nous demandons l'arrêt immédiat du commerce d'armes de la part du gouvernement helvétique, notamment vers les pays en guerre, en particulier la Palestine et la Syrie. A plusieurs reprises le Gouvernement helvétique a contribué à organiser et financer la nouvelle “opposition syrienne”, ainsi qu’à vendre des armes produites par l'entreprise publique Ruag au Quatar. Ce dernier revend ensuite aux islamistes ou terroristes « syriens ». Enfin nous sommes pour la démilitarisation de la Suisse, pour une stratégie de défense populaire sans avions de combat. Depuis une année le Réseaux des Jeunesses Communistes Suisses à lancé un appel pour la paix, qui a fédéré des forces anti-impérialistes et de nombreux citoyens pour la paix. Par exemple, à l'occasion de raids en Palestine, en 3 jours nous avons organisé des manifestations dans 7 villes du pays et une manifestation à Zurich contre la guerre en Syrie et au Mali les mois suivants.
Depuis 2008 le PST-POP a entamé de corriger les erreurs des vingt dernières années caractérisées par le révisionnisme et l'opportunisme. Actuellement nous discutons d’un nouveau programme qui peine à voir le jour. Nous nous réunirons en Congrès à Genève le 7 et le 8 septembre qui se penchera sur le renforcement du Parti et une discussion intermédiaire sur le nouveau programme. De nombreux jeunes renforcent le Parti et contribuent à orienter le combat contre l'intégration européenne et les politiques antipopulaires, vers un changement de politique en Suisse fruit d'un grand mouvement d'opposition et de rébellion, pour un pays souverain, organisé selon les principes du socialisme, dans l'intérêt de tous les habitants de la Suisse, en premier lieu les travailleurs. Cela signifie que nous avons encore beaucoup de retard en tant que parti, nos tâches pratiques se limitant aujourd'hui au renforcement des structures de base du Parti, de sa presse et à l’établissement de politiques et d’alliances qui puissent fédérer les milieux populaires autour du projet communiste, le tout de manière assez désordonnée. La Suisse est un pays de clivage – de langue, de religion, de passeport ou encore à cause du fédéralisme – la tâche d'unité des travailleurs devient tant évidente que compliquée. Une chose est sûre: des événements comme le Séminaire Communiste International et en général les rencontres unitaires sur le plan international entre partis communistes nous donnent beaucoup d'exemples concrets pour la construction de notre théorie et pratique révolutionnaires et mais surtout renforcent l'espoir que la lutte des travailleurs et des peuples du monde entier mène à la victoire finale.
Vive la solidarité entre partis communistes et ouvriers
Vive l'internationalisme prolétarien
Vive la lutte pour le socialisme