jeudi 2 décembre 2010

La lutte pour un salaire minimum légal continue

Sur plusieurs fronts la lutte pour un salaire minimum légal poursuit son chemin, mais pas sans rencontrer des difficultés.

Comme nous l’avons annoncés déjà la semaine passé, le Grand Conseil tessinoi, dans ça séance du 20 octobre, s’est exprimé contre la constitutionnalité de l’initiative populaire du Mouvement pour le Socialisme (MpS).

Un initiative similaire à Genève pourrait avoir meilleurs sort. Si le Grand Conseil avait fait de même au mois de juin en invalidant l’initiative lancée par SolidaritéS, un recours au Tribunal Fédéral à été déposé contre cette décision. Celui-ci pourrais avoir des chances de reuissite, vu une formulation plus souple.

Au canton Vaud une initiative constitutionnelle pour un salaire minimum légal a été déposé par le POP et SolidaritéS en août 2008. A l’heure actuelle le débat est ouvert au Grand Conseil, avec une probable décision définitive la semaine prochaine. Dans une premier débat les députés ont accepté de justesse l’avis du rapport de la majorité de la commission, qui proposait de décréter la validité de l’initiative. La majorité pourrais par contre changer lors du deuxième débat, quand la droite se présentera en masse. Quoi qu’il arrive, de droite comme de gauche des recours à la court Constitutionnelle Cantonale sont annoncés.

Pour revenir au cas tessinoi, l'élément déterminant pour la décision a été la contradiction entre la proposition, faite au niveau cantonal, par rapport à la législation fédérale, qui est juridiquement supérieure. Bien que très regrettable, la décision est fondée et un recours aurait peu de possibilités de réussite. La formulation législative proposé par le MpS est trop stricte et contraignante vis-à-vis de la législation fédérale et comporte aussi des points critiquables sur le plan de l’unité de la forme.

Toutefois, dans chaque canton où le sujet est discuté, la droite soutient qu’un salaire minimum irait entraver le droit privé, qui concerne la libre négociation entre patrons et travailleurs, énoncé par la constitution. Ainsi pour la droite la non-constitutionnalité ne réside pas seulement dans la formulation - comme c’est le cas au Tessin - mais surtout dans le concept même d’un salaire minimum.

C’est à ce niveau que le législatif téssinoi c’est divisé. S’il est unanime dans le jugement sur la non-constitutionnalité de l’initiative, pour des raisons de formulation, il se divise sur les réponses à donner à la population et aux 7526 signataires. Il n’est certainement pas facile argumenter que le droit à un salaire minimal est contraire à la charte fondamentale de notre pays.

Selon l'interprétation donnée par la droite, l’Etat n’aurait pas le droit d’imposer in minimum salarial, car il serait contraire au principe de liberté économique énoncé dans l’article 27 de la constitution fédérale et la relative législation d’application. Selon les partis bourgeois, les mesures pour la protection des travailleurs existantes dans la législations fédérale, seraient suffisantes.
Au contraire la gauche invoque l’article 10 de la constitution de notre bien aimée Helvetie, où on définit le “droit à une vie digne”, pour faire accepter au moins le principe. Cette position, qu’au final sera minoritaire, défend qu’un salaire minimum légale serait, à l’évidence, un moyens pour garantir une vie digne, condition que malheureusement n’est pas une réalité pour tout le monde, même dans notre riche pays.

Quelque chiffre sur le monde du travail au Tessin le prouvent bien. En cette période de crise, le chômage augmente à 4.8%, alors que le taux de working-poor dans le cantons est toujours au dessus de 12% et le seuil de pauvreté voisine le 15%.

Toutefois la solution semble devoir arriver au niveau national, avec une initiative populaire pour modifier la constitution fédérale. Plusieurs à gauche ont déjà ventilé des projet dans ce sens. La proposition plus récente et concrète est arrivée le 17 octobre, quand le congrès du Parti Socialiste Suisse a décidé de lancer une initiative pour l’ «interdiction du dumping salarial. Pour un salaire minimum!» . Il s’agira d’une bataille fondamentale pour toute la gauche, qui probablement verra le soutient du mouvement syndical. Le Parti Suisse du Travail sur la longue ligne de son histoire participera certainement en premier plan dans cette lutte. Serions nous devant le renouveau d’une gauche qui redevient prépositive, dans l’affrontement du capital et ses représentants?