samedi 23 novembre 2013

Solidarité avec les travailleurs de «Scintilla»

Le Parti Suisse du Travail se solidarise avec tous les travailleurs de l’entreprise "Scintilla", propriété de BOSCH SA, et il les invite à promouvoir des actions syndicales de lutte, y compris la grève, pour contrer la décision de la direction du groupe de délocaliser l’établissement. La multinationale allemande, en 2012, a obtenu 2.3 milliards d’euro de profits. Il est certain qu’en Suisse elle bénéficie du secret bancaire et peut en sauvegarder une bonne partie face aux fonctionnaires du fisc allemand. Aucune justification ne peut être avancée pour réduire les effectifs sur le site de Zuchwil.

Au contraire, grâce au dur travail effectué par les 625 travailleurs de "Scintilla", les produit Bosch ont été vendus dans le monde entier. La récompense minimale aurait été l’introduction d’une préretraite à 60 ans et l’augmentation à 6 semaines de vacance par an. Le fondateur du groupe, que déjà au début du 20e siècle avait introduit la journée de 8 heures, avait un dicton : "vaut mieux perdre de l’argent que la confiance d’autrui". Celui n’a certainement aujourd’hui plus aucune valeur.

Une fois de plus, le Parti Suisse du Travail constate qu’il ne reste aux travailleurs qu’à briser la "paix du travail" pour défendre leurs intérêts. Le patronat se fait de plus en plus arrogant et, pour quelques virgules de profit en plus, il est prêt à mettre à la porte des centaines de travailleurs, qui n’ont aucun droit démocratique à ce niveau des "affaires". Face à cette nouvelle preuve du manque de liberté pour les plus démunis il nous semble que notre proposition de changement politique pour que les travailleurs soient les maîtres du jeu et que la propriété des entreprises revienne à la collectivité est plus que jamais actuelle.


Comité directeur du Parti suisse du Travail

jeudi 22 août 2013

Les attaques contre les droits démocratiques et les libertés dans la crise capitaliste mondiale et en Suisse

Chères Camarades, chers Camarades,
le Comité Central (CC) du Parti Suisse du Travail et Parti Ouvrier Populaire (PST-POP) m’a désigné comme représentant de notre parti au Séminaire Communiste International. Les propos présentés ici sont des considérations que je fais en qualité de membre du CC, dans le but de vous présenter le contexte du mouvement communiste et populaire en Suisse face au pouvoir de la bourgeoisie ; notamment dans la situation de crise internationale qui touche actuellement le monde entier.
En Suisse, les politiques anti-populaires ont toujours existé. En effet, après la révolution libérale de 1848, aucun bouleversement constitutionnel profond n’a eu lieu. Le système capitaliste n'a jamais été sérieusement contesté par le mouvement ouvrier et n'a pas connu de conflit armé sur son sol helvétique.
On doit partir du constat que, en 2013, dans la « riche Suisse », la retraite est depuis toujours fixée à 65 ans pour les hommes, alors que pour les femmes, elle est à 64 ans, récemment revue à la hausse. Toujours au sujet des retraites, déjà depuis 1972, “grâce” aux syndicats jaunes et au Parti Socialiste, elles ne sont plus entièrement à répartition avec des fonds publiques, mais en bonne partie à capitalisation avec des fonds privés. Les caisses de pension représentent, aujourd'hui, environ 600 milliards de dollars, l'équivalent du PIB du pays, ces fonds sont entièrement placés sur des marchés spéculatifs.
Le PST-POP, suivant la tradition de rassemblement populaire, c'est réuni dans une conférence nationale le mois de mars pour affronter le thème des effets des crises finacières sur les caisses de pensions privées. La solution encore aujourd'hui appliquée favorise une forte spéculation. Celle-ci avait été proposé par le Parti Socialiste en opposition à une initiative pupulaire du PST-POP de 1971. Notre parti demandait une augmentation des rentes de 2/3, en ranforcant le retraites pupulaires en main publiques.
La construction linéaire du capitalisme a amené à un développement extrêmement rôdé du système politique dans lequel la bourgeoisie toute puissante règne sans être inquiétée. Un système gouvernemental dit de « collégialité » incorpore sans interuption, depuis 1956, quatre partis politiques : le Parti Radical gagnant de la révolution libérale, le Parti Démocrate-Chrétien, perdant de la révolution libérale, le parti anciennement agrarien Union Démocratique du Centre et le Parti Socialiste. Ces quatre forces représentent les forces du capital, dans l’une ou l’autre de ses expressions. L'espace occupé par le mouvement progressiste alternatif est faible, bien que dans un référendum en 1999 le peuple Suisse a voté à 45 % contre le renouvellement photocopie de la Constitution fédérale.
Les bourgeois sont néanmoins préoccupés. Un souci ne va jamais les laisser : la crise internationale que connaît le capitalisme depuis les années septante se fortifie, en remontant du Sud au Nord. Des répercussions vont commencer à se répandre avec «le retour» aux politiques antipopulaires et ce depuis déjà vingt ans. En effet, en Suisse aussi le gouvernement coupe dans l’État social, les patrons attaquent les salaires et les droits des travailleurs. Aujourd’hui nous sommes face à un manque d'infrastructures sociales, d’augmentations des taxes à la consommation, les sociétés publiques sont libéralisées ou directement vendues.
Du mouvement syndical ne se préoccupent pas beaucoup, le droit de grève n'existe ni pour les hommes ni pour les femmes, qui peuvent par contre bénéficier d'un congé maternité de 3,5 mois avec toutes les chances de se faire licencier lors de la reprise du travail. Vu l'absence de protection contre le licenciement, même après 40 ans de travail, le maximum de préavis de licenciement (qui ne doit pas être expliqué) est de 3 mois.
Le mouvement populaire en Suisse – syndical et communiste en particulier – est faible depuis longtemps, et ce malgré des luttes assez importantes qui ont eu lieu depuis une dizaine d'années, dans certaines régions du pays. Le PST-POP ne dispose plus de membre au parlement national. Cependant nous avons encore un certain nombre d'élu-e-s au niveaux local. Ces élu-e-s observent et combattent des lois de plus en plus liberticides. Ces dernières années de nouvelles lois restreignants le droit de manifester ont èté mis en place dans les grandes villes de suisses, notamment en prennant l'excuse des hooligans. En realité elles visent à criminaliser tout opposant au système capitaliste. Le démantèlement des droits démocratiques et de l'espace public sont aussi en cours, y comprit avec des propositions visant à réduire les séances des parlements communaux, ce qui est un réel démantèlement antidemocratique. Dans les villes cela s'exprime aussi par la vente de terrain public à des entreprises privé; par les attaques permanantes contre des centres d'autogestion des jeunes; et par des loi restrictives de l'espace public comme les lois contre la mendicité et pour la vidéo surveillance.
Sur le front bourgeois le plus grand parti en Suisse est actuellement l'Union démocratique du Centre (30%), qui malgré son nom et ses origines de parti paysan a viré à l'extrême droite. Son renforcement va de pair avec un déplacement à droite de toute la politique suisse. L'UDC est soutenue financièrement par des riches financiers et industriels. Leur politique se base sur la défense du secret bancaire et de politiques antipopulaires. Pour donner quelques exemples, l’UDC attaque les droits des travailleuses et travailleurs, mène des politiques répressives et d’exclusion contre les immigrés. L’explication du succès de ce parti est peut-être à relier aux votations de 1992. En effet, il était le seul parti à promouvoir le référendum contre l’adhésion de la Suisse à l'EEE, traité qui a permit le développement du système de domination politique de l'Union Européenne. A l'époque le PST-POP avait soutenu l'adhésion, une décision erronée qui nous a beaucoup coûté.
La Suisse aujourd'hui fait certainement partie des pays « canaille», dirigé par des monopoles mondiaux tels que UBS, Credit Suisse, Glencore, Novartis ou Nestlé. Ces entreprises transnationales profitent, en ayant leur siège en Suisse de nombreuses faveurs. Elles peuvent continuer à augmenter leurs bénéfices sur le dos des peuples du monde entier. Nous sommes le premier paradis fiscal au monde pour les comptes offshore, avec environ 1'800 milliards de dollars de dépôts. La bourse Suisse est une plaque tournante du commerce des matières premières et des aliments. Notre armée dispose d'un corps professionnel qui collabore avec l'OTAN notamment au Kosovo. Partout dans le pays il y a des centres d’asile où sont enfermés des milliers de citoyens extra-UE dépourvus de permis de séjours valable en Suisse.
Le bien-être d'une bourgeoise puissante n'a cependant rien à voir avec les conditions de vie des travailleurs et du peuple. C'est pour cela que nous soutenons une politique d'attaque au secret bancaire, à l'écroulement des châteaux de cartes financiers, non seulement à l'égard du peuple suisse, mais aussi de tous les peuples au monde, dont les richesses pillées sont cachées dans nos banques. A ce sujet dans la région italophone du pays, où le parti se nomme Partito Comunista, nous avons lancé une campagne de syndicalisation à l'intérieur des banques et pour la nationalisation des banques, afin de contrer la crise de la place financière de Lugano. En Suisse, la catégorie des employés de banque a arrêté de lutter le 11 novembre 1918, lors de l'unique et historique grève générale du pays.
Nous sommes internationalistes et pour la paix, par conséquent nous soutenons activement les pourparlers de paix en Colombie et nous demandons l'arrêt immédiat du commerce d'armes de la part du gouvernement helvétique, notamment vers les pays en guerre, en particulier la Palestine et la Syrie. A plusieurs reprises le Gouvernement helvétique a contribué à organiser et financer la nouvelle “opposition syrienne”, ainsi qu’à vendre des armes produites par l'entreprise publique Ruag au Quatar. Ce dernier revend ensuite aux islamistes ou terroristes « syriens ». Enfin nous sommes pour la démilitarisation de la Suisse, pour une stratégie de défense populaire sans avions de combat. Depuis une année le Réseaux des Jeunesses Communistes Suisses à lancé un appel pour la paix, qui a fédéré des forces anti-impérialistes et de nombreux citoyens pour la paix. Par exemple, à l'occasion de raids en Palestine, en 3 jours nous avons organisé des manifestations dans 7 villes du pays et une manifestation à Zurich contre la guerre en Syrie et au Mali les mois suivants.
Depuis 2008 le PST-POP a entamé de corriger les erreurs des vingt dernières années caractérisées par le révisionnisme et l'opportunisme. Actuellement nous discutons d’un nouveau programme qui peine à voir le jour. Nous nous réunirons en Congrès à Genève le 7 et le 8 septembre qui se penchera sur le renforcement du Parti et une discussion intermédiaire sur le nouveau programme. De nombreux jeunes renforcent le Parti et contribuent à orienter le combat contre l'intégration européenne et les politiques antipopulaires, vers un changement de politique en Suisse fruit d'un grand mouvement d'opposition et de rébellion, pour un pays souverain, organisé selon les principes du socialisme, dans l'intérêt de tous les habitants de la Suisse, en premier lieu les travailleurs. Cela signifie que nous avons encore beaucoup de retard en tant que parti, nos tâches pratiques se limitant aujourd'hui au renforcement des structures de base du Parti, de sa presse et à l’établissement de politiques et d’alliances qui puissent fédérer les milieux populaires autour du projet communiste, le tout de manière assez désordonnée. La Suisse est un pays de clivage – de langue, de religion, de passeport ou encore à cause du fédéralisme – la tâche d'unité des travailleurs devient tant évidente que compliquée. Une chose est sûre: des événements comme le Séminaire Communiste International et en général les rencontres unitaires sur le plan international entre partis communistes nous donnent beaucoup d'exemples concrets pour la construction de notre théorie et pratique révolutionnaires et mais surtout renforcent l'espoir que la lutte des travailleurs et des peuples du monde entier mène à la victoire finale.
Vive la solidarité entre partis communistes et ouvriers
Vive l'internationalisme prolétarien
Vive la lutte pour le socialisme

jeudi 27 juin 2013

Le travail sur les chantiers est toujours dangereux pour la vie des ouvriers


bâtiment • Alors que s’améliorent les techniques de construction, les accidents sur les chantiers restent nombreux, à l’exemple du Tessin.
Au Tessin, depuis le début de l'année, il y a eu cinq accidents mortels sur des lieux de travail, en particulier dans la construction. Des enquêtes de police ont été lancées afin d’établir les responsabilités éventuelles des entreprises et des directions des travaux. Ce que considèrent les syndicalistes, eux, c’est que le travail sur les chantiers est dangereux. Si les techniques de construction se sont améliorées, les ouvriers continuent en effet de mourir en travaillant. Il y a là une contradiction que Unia-Tessin veut expliquer en récoltant le plus grand nombre d'informations pour les analyser et afin de démontrer une fois pour toutes les phénomènes qui amènent aux tragédies de ces derniers mois. «Nous ne voulons pas la réduction des accidents mortels, mais la fin des morts sur les chantiers», explique le syndicat. Le 23 avril au matin, Unia avait convoqué une conférence de presse pour présenter cette campagne sur la sécurité au travail lorsque le troisième accident mortel se produisit. Les dirigeants du syndicat s’exprimèrent devant les médias alors que le corps était encore chaud.
La SUVA émet des vœux pieux
Qui connaît les chantiers sait que les organes de prévention, en particulier la SUVA, se limitent à réduire la sécurité à une question technique et à un coût. Il faut mettre le casque, il faut des échafaudages montés selon les règles de l’art, il faut utiliser les protections pour les machines, etc. La SUVA invite toujours les travailleurs à dire stop quand un travail est dangereux, néanmoins cela demeure un vœu pieux quand on connaît un petit peu les lois sur le travail en Suisse et leur effet sur les lieux de travail. Face à un marché toujours plus sauvage, soumis aux intérêts des banques et des gérances immobilières, les droits des travailleurs comptent peu et ils reculent depuis des décennies. Aucune véritable protection contre le licenciement n’est établie par la loi et il n'y a pas moyen de la faire introduire dans des CCT.
Alors que se passe-t-il quand les travaux doivent avancer vite et que les ouvriers n'ont pas le temps pour se reposer ou se soigner? Quand les prix sont fortement en concurrence, les entrepreneurs s'arrogent le droit d'oublier les installations de sécurité, sans parler des jours où il y a la nécessité de travailleur sous la pluie! Peut-être pour garantir une augmentation régulière des coûts de la santé... Les dernières années, au Tessin, mais aussi partout en Suisse également, les facteurs généraux de maladie où d’accidents n'ont pas été réduits. Rien que le fait de goudronner une route pendant 9 heures 30 par jour devrait déjà expliquer clairement pourquoi ces travailleurs peuvent tomber malades en moyenne beaucoup plus que d'autres.
La démarche du syndicat pourrait donc faire émerger des revendications à mettre sur la table lors des négociations pour le renouvellement de la convention nationale du bâtiment en vigueur jusqu’à fin 2015. Avant tout, pour plus de repos, 8 heures de travail par jours au maximum, afin que chacun puisse se reposer 8 heures et profiter de 8 heures de temps libre.
La grande frénésie dans la construction est la conséquence de la forte spéculation actuelle sur l'achat et la vente des terrains et des bâtiments. Les patrons du bâtiment ont toutefois vu leur chiffre d'affaires augmenter de 33% ces dix dernières années. Ces milliards n'ont cependant pas permis aux ouvriers du bâtiment d’améliorer leur sort sur le plan de la CCT et encore moins sur les conditions de travail sur les chantiers. Un exemple: pour le canton de Vaud, une recherche a montré que le travail au noir, effectué par des travailleurs sans-papiers, avec des salaires inférieurs aux minima, sans protection sociale aucune, dépasse le 20% du total du secteur. Il n'y a pas d'excuses! Avec un tel marché du travail les accidents sont inévitables.
Un changement de politique en matière de sécurité sur les chantiers ne sera possible que lorsque la construction sera à la mesure de l’être humain, tant sur le plan de la production que de la planification. Pour commencer: ne travailler que 8 heures par jour, ne pas travailleur sous la pluie et protéger tous les travailleurs contre le licenciement. n

mercredi 19 juin 2013

Attaque patronale : révision de la loi sur le travail et les ouvertures des magasins

Une quarantaine d’articles du Code des obligations, la Loi sur le travail et les 5 ordonnances qui la complètent, sont les principaux instruments légaux qui visent à réglementer ce qui en Suisse est défini comme le marché du travail. Or, pendant ces six derniers mois, trois sénateurs – Luscher (PLR GE), Abate (PLR TI) et Lombardi (PDC TI) – ont proposé de revoir les codes sur le travail, et ont obtenu gain de cause auprès de leurs collègues.
Suivant l’ordre chronologique, c’est Luscher qui lance son attaque : à son avis, les magasins des stations à essence peuvent rester ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Alors que, jusqu’à présent, ils étaient obligés de fermer entre 22 heures le soir et 6 heures le matin. Quelle magnifique idée que de s’inventer du travail de nuit, qui ne produit pas grand-chose et qui certainement n’est pas la première nécessité des consommateurs, sans parler du droit au repos des travailleurs !
On ne doit pas croire qu’un grand savant comme Luscher vise juste à s’acheter un paquet de clopes à 2 heures du matin. La modification de la loi vise à libéraliser bien plus que les stations-service, comme le rappelle Vania Alleva du syndicat Unia : «Le régime d’ouverture 24h/24 des magasins de stations-service aboutirait inéluctablement à la généralisation de la journée de travail de 24 heures, dans le commerce de détail et dans d’autres branches d’activité encore.» En effet, combien de grands centres commerciaux on connaît à côté des stations-service, et quelle sera la limite pour les considérer comme une seule entité ? Cela peut apparaître comme un fantasme, mais voici déjà quinze ans que le Fox Town de Mendrisio est ouvert le dimanche en tant qu’activité touristique.

Le Fox Town de Mendrisio : cheval de Troie de la loi sur le travail en Suisse

Que la Suisse ait un code du travail particulièrement libéral ne devrait être une nouveauté pour personne. Les durées de travail sont fixées entre 45 et 50 heures hebdomadaires, à répartir sur 6 jours, car même Dieu a pu se reposer le septième. En effet en Suisse le dimanche on ne travaille pas, sauf ces exceptions que tout citoyen ayant un minimum de bon sens doit reconnaître : hôpitaux, transports publics, restauration et hôtellerie. Au Tessin, qui fait partie de la Suisse depuis 1803, les exceptions sont toutefois devenues sujettes à interprétations au gré des autorités.
En 1996, le Conseil d’Etat tessinois, avec l’accord du dirigeant du SIB Giuseppe Sergi, octroie le permis d’ouverture le dimanche au centre commercial Fox Town. Ouverture qui devient illégale lorsque, à la suite de la révision totale de la Constitution en 1999, l’article 20 de la loi fédérale sur le travail est modifiée, interdisant le travail du dimanche. Au Fox Town, jusqu’à il y a très peu de temps, aucune force syndicale ou politique ne s’est intéressée à y faire respecter la loi.
Quand en 2009 des divisions internes au syndicat Unia amènent à la marginalisation des trotskistes dirigés par Sergi, ces derniers se rappellent qu’ils sont des révolutionnaires et, sur un ton revanchard, ils utilisent la voie légale pour demander la fermeture le dimanche du centre commercial. Malgré les tentatives de recours, le centre reste ouvert, car les autorités cantonales (de mauvaise foi) justifient cette dérogation par le caractère «touristique» de cette activité économique.
Une série incroyable de recours en justice, pourparlers, tables rondes et négociations entre l’Etat, les syndicats et le grand patron de Fox Town, Monsieur Tarchini, a amené la conseillère d’Etat radicale Laura Sadis à demander à la députation tessinoise, l’automne passé, d’intervenir au parlement fédéral pour légaliser la situation de Fox Town. Quelques mois après, les jeux sont faits : le sénateur Abate demande d’introduire dans l’Ordonnance 2 de la Loi sur le travail les centres commerciaux d’intérêt touristique en tant qu’activités qui font exception à l’interdiction du travail le dimanche.
Pris par une envie particulière d’imiter l’autre sénateur tessinois, Filippo Lombardi lance à son tour son projet de démantèlement de la loi sur le travail. Selon le conseiller aux Etats PDC, afin que les commerces suisses soient concurrentiels avec ceux de l’Italie du nord, il faut que les portes des magasins ouvrent à 6 heures ; il faut aussi qu’elles ferment à 20 heures en semaine et «seulement» à 19 heures le samedi. Le parlement a également soutenu ce projet qui sera l’objet, selon toute probabilité, d’un référendum de la part d’Unia. Par ailleurs, venant d’un PDC grand défenseur de la famille, on se demande comment c’est possible de concilier une journée de travail qui s’étale sur 14 heures avec une vie sereine avec le/la partenaire et les enfants…

Soutenons le référendum et les luttes syndicales

Complètement sous l’emprise de l’idéologie du consumérisme, les trois sénateurs de la droite libérale lancent une attaque conjointe contre les droits des travailleurs et surtout des travailleuses du commerce, une attaque qui n’a pas de précédent, en tout cas dans la période récente. L’espoir de relancer l’économie en pensant qu’il suffit d’ouvrir plus longtemps les magasins n’est que de la poudre aux yeux. Tant que le pouvoir d’achat des couches populaires ne sera pas relancé, la crise va s’approcher. Les travailleurs n’ont pas besoin de plus de flexibilité, ni de plus de travail, ils ont juste besoin que leur travail soit reconnu par la valeur qu’il a, il faut que ce soient les actionnaires et les patrons qui payent enfin les défauts de système. Dans l’immédiat, en plus de se mobiliser pour soutenir les référendums lancés par les organisations syndicales, il faudrait exiger qu’une CCT nationale pour la branche du commerce au détail soit établie, afin d’obtenir des salaires minimaux, des horaires d’ouverture décents et de bonnes conditions d’assurances sociales pour tous.