Qui
sommes-nous et que voulons-nous ?
Introduction
Le
Comité Central du Parti Suisse du Travail a décidé, lors de la
séance du 5 septembre 2009, de la nécessité d’une discussion
générale sur la ligne politique de notre Parti. Pour l’affronter,
il a été décidé d’organiser une Conférence Nationale du Parti
pour le 28 novembre 2009. En soutenant pleinement cette décision, le
Comité Directeur a donc décidé de présenter un rapport qui
propose à la fois une analyse de la situation difficile du Parti et
des propositions pour le renforcer. La ligne politique originaire du
PST,
qui se veut un parti pour la transformation socialiste de la société
capitaliste, s’est affaiblie de manière considérable, tant vers
l’extérieur qu’à l’intérieur du Parti. En tant que direction
nationale nous devons agir pour que cette tendance soit inversée,
nous avons la responsabilité d’appliquer les décisions qui à
plusieurs reprises ont réaffirmé une ligne politique de
transformation radicale de la société capitaliste. Plus
précisément, nous avons le devoir de travailler pour redonner un
contenu à cette idée, qui est devenue aujourd’hui une formule
creuse, qui ne sert que de justificatif pour nous distinguer des
formations de la gauche réformiste. Il est donc nécessaire de
travailler d’abord sur le plan interne, pour redonner un vrai poids
à la ligne politique du Parti, dans son contenu et surtout dans son
application. Savoir orienter notre politique concrète à partir
d’une ligne politique claire est le premier pas pour redonner une
stratégie unitaire et un fonctionnement plus efficace au Parti.
Les
propositions de changement de nom en Parti Communiste Suisse et de
dissolution du Parti pour fonder le Parti de la “vrai” gauche ont
alimenté la confusion sur le rôle que le Parti doit jouer dans la
société suisse. Les débats à la Conférence Nationale devront
servir surtout à clarifier cette situation. De plus, ils devront
donner une orientation à la commission pour le nouveau programme.
Les camarades qui y participent devront s'appuyer fortement sur les
résultats de la Conférence Nationale pour rédiger la proposition
de programme, qui sera ensuite discutée au Congrès Ordinaire de
2010. Il faut souligner l'importance de ce nouveau programme, pour
qu’il puisse redonner une unité d’analyse et d’action au
Parti. La faiblesse de la ligne politique est aujourd’hui un grave
problème, qui cause une incapacité à approfondir les débats sur
des sujets politiques de fond mais aussi sur des thèmes très
concrets. Une totale fragmentation sur les choix stratégiques et
tactiques, un important problème d’organisation interne et une
faible conscience pour les membres de ce que signifie être militant
du PST en sont les principales manifestations. De manière générale,
il y a depuis plusieurs années, une perte de vue de ce que le Parti
veut être, de ses objectifs et par conséquent du sens de sa lutte.
Le nouveau programme politique devrait être le premier aboutissement
d’un processus de renforcement du Parti qui concerne tantôt son
organisation tantôt ses positions politiques.
La
Conférence Nationale en question sera une étape importante, par
conséquent le CD va assumer des positions tranchées, non pas par
volonté d’imposition d’une vision du Parti, mais pour susciter
le débat interne, afin de pouvoir obtenir la meilleure synthèse
possible. Ces positions seront inspirées, en premier lieu de
l’histoire du PST, c’est-à-dire d’un parti qui pendant
longtemps s’est inspiré des principes du marxisme et du léninisme
appliqués à la réalité suisse. Pour que le débat soit
constructif il sera nécessaire que toutes et tous les camarades s’y
engagent. Il faut absolument éviter que cette discussion soit menée
exclusivement entre camarades aux postes de responsabilité dans le
Parti. Au contraire ces camarades doivent stimuler le débat dans
toutes les instances du Parti et des sections, il faut que chaque
membre du Parti puisse s’exprimer.
Préambule
La
force d’un mouvement politique se constate dans sa capacité à
faire passer les idées qui lui sont propres à l’intérieur de la
société. Pour des communistes ou en tout cas des militants de la
transformation sociale, il est absolument faux de croire que la force
politique d’une organisation se mesure avec les résultats
électoraux ou le nombre d’adhérents. C’est l’influence sur le
débat politique à l’intérieur de la société qui compte le
plus. Dans notre cas, il est plus précis de parler de capacité que
nous avons de susciter une prise de conscience des classes populaires
(les prolétaires) vis-à-vis de l’exploitation capitaliste (des
bourgeois). Malheureusement, si nous pensons à l’influence que
notre Parti exerce sur la conscience des classes populaires suisses,
nous ne pouvons que constater qu’elle est décidément peu
importante. Les classes populaires, bien que dans certaines régions
votent encore de manière importante pour nous, souvent ne sont pas
conscientes de ce que nous voulons sur le long terme.
Nous
devons partir de ce constat et nous demander qui, aujourd’hui,
connaît notre projet de société. La réponse à cette question est
difficile à accepter, parce que décevante, mais il est nécessaire
de l’admettre. En dehors du Parti, certainement très peu de gens
connaissent notre projet de société. Mais encore plus grave, nous
sommes arrivés au point de nous demander aussi si ce projet est
connu à l’intérieur du Parti. C’est précisément de là que
nous devons partir pour reconstruire notre Parti, il faut redécouvrir
qui nous sommes et ce que nous voulons. Cela revient à repenser la
ligne politique du Parti.
La
ligne politique d’un parti comme le notre est l’ensemble des
principes fondamentaux qui nous réunit dans une seule organisation.
Elle est dictée en premier lieu par l’article 1 des statuts :
Article 1
Le Parti suisse du Travail
(PST-POP) est une organisation politique démocratique qui se propose
les buts suivants:
défendre
et promouvoir les intérêts matériels et culturels de la
population de la Suisse, sur la base d'un socialisme démocratique
s'inspirant en permanence de l'analyse scientifique de la société
et des traditions humanistes; il entend par là le développement
libre, pacifique, digne et humain de chacun-e comme condition du
libre développement de toutes et tous et cela en harmonie avec la
nature et l'environnement;
réaliser
l'égalité des droits entre femmes et hommes et contribuer à les
libérer de toute exploitation et de tout assujettissement;
défendre
et développer les droits démocratiques de toutes et tous et dans
tous les domaines;
contribuer
à réunir une large majorité en faveur du dépassement du
capitalisme et du développement socialiste de la société suisse;
contribuer
à la recherche et à la consolidation de la paix dans le monde;
développer
la solidarité internationale entre les peuples, entre les
travailleuses et travailleurs, entre les femmes, les hommes et les
enfants de la terre; contribuer à réaliser l'égalité des droits
entre les peuples et à libérer ceux-ci de toute exploitation et de
tout assujettissement.
Ces buts sont détaillés
dans les programmes du PST-POP, qui sont formulés périodiquement en
tenant compte des conditions historiques, nationales et
internationales.
Le PST se réclame, de
manière critique, de l'héritage des mouvements pour le socialisme
et des luttes des peuples pour leur indépendance. Dans ses
réflexions comme dans ses actions, il s'appuie sur les analyses
développées par Marx et d'autres théoriciennes et théoriciens du
mouvement révolutionnaire. Dans sa lutte pour la défense des
exploité-e-s, il prend en considération l'existence des
contradictions entre les classes.
Le PST coopère avec des
organisations, des mouvements et des personnes qui visent des buts
généraux ou particuliers convergents aux siens.
Néanmoins,
il y a la nécessité de spécifier ces points dans un programme
politique. C’est donc dans ce document qu’il y a le développement
plus précis de la ligne politique d’un parti. Actuellement, le
programme politique du Parti est celui qui a été approuvé par le
Congrès de 1991 à Prilly.
La
“ligne politique” du Parti est aussi l’ensemble des idées
fondamentales qui guide nos analyses et notre pratique. Elle doit
permettre aux instances du Parti de faire des choix sur les questions
politiques qui se posent au quotidien et plus à long terme. Pour le
bon fonctionnement du Parti, il est donc nécessaire qu’elle soit
unitaire, cohérente et efficace. Chaque membre du Parti doit la
connaître et s’y retrouver. Autrement dit, elle doit être le
fruit de la synthèse entre les opinions de tous. Il ne s’agit pas
pour nous d’accepter chaque position individuelle, mais de
conjuguer chaque position individuelle pour construire, par un
processus dialectique de synthèse, une position collective, mais
unique. La nécessité de l’unité est fondamentale pour le
fonctionnement du Parti, si on ne travaille pas tous pour les mêmes
objectifs pourquoi resterions nous ensemble? Il est évident que la
situation actuelle ne correspond pas à ces exigences. C’est donc
justifié de discuter de la ligne politique du PST, mais il faut être
attentif à comment on affronte ce débat. Il faudra que l’analyse
et les propositions qui sont présentées soient étudiées de
manière précise en s’appuyant sur des constatations objectives et
non sur des sensations émotionnelles.
Il
ne faut pas pourtant penser de pouvoir réinventer la roue, nous
devons partir des bases plus élémentaires de notre théorie - la
théorie marxiste - pour les concrétiser à la réalité spécifique
de notre époque et de notre pays. Sur le plan du renforcement de
l’organisation du Parti, nous devrons savoir nous inspirer des
formes de luttes qui nous ont précédé, tant en Suisse qu’au
niveau international. Les expériences des mouvements
révolutionnaires du 20ème siècle et celles du début du siècle en
cours doivent nous servir de source d’inspiration.
Nous
ne nions pas la difficulté de cette tâche et son ambition, mais
nous pourrons certainement y arriver en suivant une méthode
analytique et une dialectique. Si nous croyons pouvoir changer cette
société, nous sommes ambitieux par définition. N'ayons pas peur
d’aller attaquer les fondements des problèmes, même si c’est
compliqué. Si faire la révolution ne nécessitait pas de ces
discussions et réflexions, si c’était facile de faire la
révolution, probablement nous y serions déjà parvenus depuis
longtemps.
Les
problèmes de la ligne politique du PST-POP
Pendant
les 20 dernières années, le mouvement communiste international a
connu une crise probablement sans précédents. La chute du Bloc
Communiste en Europe de l’Est d’une part et l’ouverture à
l’économie de marché de la Chine de l’autre, sont en bonne
partie à l’origine d’une grande confusion à tous les niveaux.
Dans cette confusion, certains partis en Europe Occidentale et des
plus importants, ont varié leurs lignes politiques de manière
disparate et souvent, si on ose le dire, d’une manière
opportuniste. La disparition du Parti Communiste Italien en est
certainement l’exemple le plus éclatant, mais dans tous les partis
communistes ou ouvriers historiques, on a connu des mutations
importantes à la recherche de nouvelles sources d’inspiration
après la perte de la “mère patrie” soviétique.
La
même situation s’est développée au sein du PST avec les
révisions du programme et un assouplissement statutaire qui ont
amené à un affaiblissement organisationnel. En cherchant une
nouvelle proposition politique et une nouvelle forme
organisationnelle du Parti, de manière compréhensible à cause de
la nouvelle situation politique, à partir de 1991 nous avons perdu
des principes fondamentaux d’analyse et de structuration du Parti.
Cette dynamique n’a pas cessé de se développer jusqu’à très
récemment, avec sa manifestation ultime dans les tentatives de
dissolution du Parti dans “A Gauche Toute!” ou dans un nouveau
Parti de la Gauche de la Gauche. Ces tentatives de liquidation
répondaient à l’affaiblissement du Parti, en partant de la
conviction que le “vieux” concept de parti à inspiration
communiste était dépassé. Au contraire, selon le CD, les causes de
l’affaiblissement du Parti se trouvent dans les tentatives mêmes
de recherche de nouvelles formes d’actions politiques.
En
effet, avec ces tentatives, nous avons perdu de vue le sens même de
notre lutte. Nous ne sommes plus pleinement conscients de la
structure « classiste » du capitalisme et des mécanismes
d’exploitation bourgeoise. Nous ne savons plus quels sont les
facteurs structurant le système de domination, autrement dit des
rapports entre système de production et sa représentation
politique. Nous ne savons plus comment se caractérise notre base,
quel est le facteur déterminant pour l’appartenance au
prolétariat. Nous ne savons plus à travers quelles pratiques nous
entendons dépasser le capitalisme. En gros, nous n’avons plus un
objectif clair et une stratégie à long terme à suivre.
Un
des problèmes principaux qui a amené cette recherche de nouveauté
a été l’affaiblissement de l’autorité des instances nationales
du Parti, qui sont de plus en plus ignorées par les directions
cantonales. L’autonomie laissée au niveau cantonal a permis le
développement dans le Parti de lignes politiques très disparates.
Nous avons perdu la capacité de synthèse des expériences diverses
pour développer une ligne commune, nous avons perdu la capacité de
nous confronter de manière constructive. Chaque section cantonale
s’est développée en suivant une ligne propre, sans que l’action
politique soit coordonnée avec les autres. Ce fonctionnement a amené
à une perte de vue de l’utilité d’un parti national dans leur
fonctionnement.
Ainsi,
dans les grandes sections, il y a eu une dérive parlementariste.
Elles se sont tournées quasi exclusivement sur la lutte pour la
conquête des sièges dans les institutions bourgeoises, sans plus
accompagner à cette lutte un discours et surtout une pratique pour
la transformation socialiste de la société. Au contraire, les
sections plus faibles se sont souvent concentrées sur les
discussions idéologiques en s'éloignant de la pratique politique
concrète. Globalement, le PST n’agit plus comme une seule force
politique capable d’analyser le capitalisme suisse, pour ensuite
appliquer cette analyse aux réalités nationales et cantonales. Les
sections ne sont pas en mesure d’effectuer ce travail, car elles
sont trop liées aux réalités locales qui ne leur permet pas de
développer une vision globale. Ainsi, ce qui manque à notre Parti
est le soutien des instances nationales à la pratique politique des
sections. Les sections sont laissées à elles-mêmes face aux
problèmes de fond, que seulement une structure nationale peu aider à
affronter.
Le
parti national doit savoir en finir avec la confusion sur qui nous
sommes et ce que nous voulons. Peu de gens savent aujourd’hui ce
que nous sommes et ce que nous voulons. Ceci parce que, comme
nous l’avons déjà annoncé, cette ambiguïté est présente aussi
à notre interne. Le vrai problème du PST, qui nécessite des
réponses urgentes, est de nature opérationnelle et analytique,
autrement dit il faut savoir nous redonner une ligne politique claire
et unitaire, qui est actuellement trop concentrée sur le court
terme.
Le
militantisme dans notre Parti est devenu une lutte pour les petites
causes des petites gens, qui est certes fondamentale et louable, mais
aussi limitative. Nous ne sommes plus capables d’affronter les
grandes causes de ces petites gens. Nous n’avons même plus
l’ambition de penser à l'éventualité de changer les rapports de
production, de faire la révolution. Nous sommes un Parti de
résistance face aux attaques néolibérales, mais nous ne savons pas
proposer des alternatives concrètes qui soient radicalement
différentes des propositions socio-démocrates.
Le
Comité Directeur considère que pour attaquer ce débat il faut
partir des fondements de ce que nous sommes et de ce que nous
voulons. En ce sens, le débat de fond doit se développer sur le
sens qu’on veut donner au renforcement du Parti. Ainsi, nous
considérons que le renforcement doit passer par la construction d’un
parti d'inspiration communiste dans notre pays, sans que cela ne
choque personne.
Pour
certains camarades, il n’est pas clair si nous voulons être un
parti d’inspiration communiste ou quelque chose d’autre. Mais
surtout, et ceci pour tout le monde, il n’est pas clair ce que
voudrait dire pour nous, être un parti qui se prétend tel. Selon le
Comité Directeur, il est nécessaire de redevenir un parti à
inspiration communiste, non pour autosatisfaction, comme certains
l’ont insinué, mais pour ce qui concerne la pratique et l’analyse
qu’on a sur la société. Certains camarades ont peur, ou aversion
pour ce débat, car considéré comme superflu, comme non
prioritaire. Derrière cela, il y a certainement un sentiment de
méfiance vers une image caricaturale et négative du communisme.
D’autres camarades ne comprennent pas la nécessité de ce débat,
car pour eux l’identité communiste du PST serait évidente. En
réalité, il existe un sentiment d'ambiguïté sur cette situation,
par conséquent ce débat est central pour affronter à la racine les
problèmes du Parti.
Malheureusement,
plusieurs camarades ne veulent pas se libérer d’un poids sur la
conscience, pour lequel, surtout nous - les communistes suisses -
n’avons rien à nous reprocher. Souvent le débat interne est
biaisé par des préjugés que nous avons des nos camarades et de
leurs idées, sans être capables de les écouter parce qu’ils sont
des “stalinos” ou parce qu’ils sont des “réformistes”. En
réalité, il ne s’agit pas de savoir si on est des “purs et
durs” ou si on est des “socio-traîtres”. Il ne s’agit pas de
savoir si on veut revenir au vieux modèle de parti ou si on veut
avoir un parti moderne, adapté à la réalité du XXIe siècle, car
je crois que sur ce point nous sommes tous d’accord.
Le
problème est bien plus concret, bien que ces étiquettes y jouent un
rôle. Le débat sur le communisme, comme le CD l’étend, doit se
faire de manière très concrète, il faut traiter de la capacité
analytique et organisationnelle du Parti. Le concept de “Parti
Communiste” a des contenus théoriques claires, qui structurent
l’organisation du parti et en construisent la ligne politique. Il
ne s’agit pas de créer un idéal métaphysique comme pourrait être
le futur parti de “La Gauche”, vide de signification théorique
tantôt pour les analyses de la société que pour le fonctionnement
du Parti. Ce discours doit valoir aussi pour le parti d'inspiration
communiste, qui ne doit pas être une simple étiquette ou boîte
remplie de concepts dogmatiques. Quand on parle de parti
d’inspiration communiste on sait qui sont les auteurs qui l’ont
décrit, on sait comment il s’organise, quelle lignes stratégiques
développer et surtout quels principes d’analyse sur la société
il adopte.
Il
y a quelque chose qui bouge, mais il faut concrétiser
Malgré
ces problèmes, il est juste d’affirmer que de bonnes nouvelles
commencent parfois à se faire entendre. La sortie du Parti de
l’alliance “A Gauche Toute”, qui devenait le lieu où notre
député national agissait en dehors de tout contrôle démocratique
de la part du Parti, a certainement été le premier moment visible.
Néanmoins, des signaux minimes étaient déjà présents, la
fondation des nouvelles sections de Berne et Saint-Gall ainsi que le
rajeunissement et la fortification de la section du Tessin en étaient
des exemples. Aujourd’hui, les bons résultats électoraux de la
section de Neuchâtel, ainsi que la fondation de la section des
Grisons et peut-être celle de Soleure, le rajeunissement d’autres
sections, le rapprochement entre le Neue PdA et le PdA 1944 et le
probable lancement d’un mouvement de jeunesse du PST doivent nous
donner de l’espoir que nous sommes à la sortie de la crise. Ces
faits sont aussi un signal de l’évolution de la société. C’est
le début d’une prise de conscience de la nécessité de dépasser
les vieux traumatismes pour pouvoir lutter unis contre la société
capitaliste.
Comprendre
ce moment est fondamental pour le futur du Parti. Pour mieux le
représenter nous pouvons reprendre une formule déjà utilisée par
d’autres camarades : “il faut arrêter de jouer aux orphelins du
Mur de Berlin”. Par là, on veut dire qu’il faut affronter notre
passé debout, comme des adultes, sans complexe ni mélancolie, afin
de construire notre futur.
Toutefois,
il faut que nous traduisions ces belles nouvelles en un développement
organisé du Parti et donc aussi du mouvement populaire. Nous devons
construire sérieusement et avec clairvoyance notre projet de
société. Cela en sachant regarder, avec suffisamment de recul, dans
le passé pour pouvoir en tirer des enseignements pour le futur. Nous
devons savoir analyser notre passé de manière objective, sans
immiscer les sentiments et les passions, ces instruments d’analyse
on les laisse aux religieux.
Comment
pouvons-nous sortir de cette situation
Un
parti à tradition marxiste-léniniste,
tel que nous sommes historiquement, devrait aspirer à fonctionner
selon le principe de l’unité. Nous considérons que l’unité
d’action et d’analyse nécessaire au parti doit être le miroir
de notre projet de société. Pour nous, le collectif prime sur
l’individu. Ce qu’un individu produit (en termes généraux et
non économiques) dans une société est d’autant plus fort s’il
collabore avec d’autres. La somme des efforts individuels ne sera
jamais à la hauteur d’un effort collectif coordonné. Pour nous,
il faut que la société soit, non une agrégation d’individualités,
mais une communion des forces productives. Nous retrouvons ainsi le
mot communisme, en commun. Comme nous l’avons annoncé plus
haut, pour nous la question du communisme est centrale. Il faut
absolument qu’après la Conférence Nationale, il soit clair quelle
identité détient le Parti. Ainsi, comme nous l’avons déjà dit,
selon le Comité Directeur, pour renforcer le Parti, il est
nécessaire de redevenir un parti qui fonctionne selon les principes
d’un parti communiste.
Qu’est-ce
que ça veut dire être un parti communiste?
La
réponse à cette question doit toucher plusieurs points et surtout
parler des contenus du mot communiste. Nous ne devons pas tomber dans
le piège de la définition métaphysique du parti communiste, car ça
serait la porte ouverte au sectarisme, à l’autoritarisme ou au
dogmatisme. En effet le concept “communisme” est théoriquement
très précis, mais des années d’anticommunisme ont offusqué son
contenu en le liant exclusivement à des situations politiques
spécifiques. Nous devons sortir de la logique défensive, qui nous
veut justificateurs de notre projet politique, pour redevenir une
force politique prépositive et fière de combattre le capitalisme et
ses représentants. Ainsi à ce sujet il est nécessaire de poser des
questions plus approfondies.
Est-ce
que notre Parti propose un changement radical pour un projet de
société socialiste ou il veut améliorer le capitalisme petit à
petit pour lui donner un visage humain?
La
position qui a toujours été celle de notre Parti, est d’aspirer à
l’instauration d’un système socialiste, fondé sur des bases
complètement nouvelles, de progrès par rapport aux “règles”
capitalistes. Ceci en renversant les rapports de force au sein de la
société suisse en faveur des prolétaires. Nous considérons que
cette position doit être maintenue, fortifiée et développée. Nous
ne voulons pas un Parti comme un cartel électoral, dont le but
existentiel est de conquérir l’espace politique à la gauche du
PS. Nous voulons une organisation qui fonctionne de manière globale
pour la transformation sociale. De plus, nous devons nous distinguer
des mouvements “anti”, car nous ne voulons pas nous arrêter à
une opposition stérile au capitalisme, mais proposer des solutions
pour la construction de la société socialiste. Nous considérons
qu’il est nécessaire de rompre radicalement avec le système
capitaliste, parce que l’exploitation est inscrite dans sa nature
même. Nous sommes pour l’organisation collective et démocratique
de la société dans tous ses aspects, en premier lieu celui de la
production. Un parti d’inspiration communiste est le parti qui agit
pour la rupture avec le capitalisme pour l’instauration du
socialisme.
Quelles
sont les contradictions fondamentales du capitalisme qui le rende à
la fois injuste et vulnérable?
La société capitaliste comme nous la vivons
aujourd’hui, et malgré les évolutions qui la différencient de
celle que Marx connaissait, est fondé sur les mêmes contradictions
que le fondateur du socialisme scientifique a décrit. Le mécanisme
principal qui la caractérise est celui de l’exploitation d’une
minorité sur la grande majorité. Cette exploitation se distingue
des exploitations de type esclavagiste ou féodale par la division
entre deux classes : les propriétaires des moyens de production (les
bourgeois) et ceux qui leur vendent leur force de travail (les
prolétaires). Dans la société capitaliste les bourgeois, avec
l’excuse d’être propriétaires des moyens de production, se
permettent de voler une grande partie du travail des travailleurs.
Cette situation est injuste parce que c’est seulement grâce au
travail des prolétaires qu’une production est possible. Toute
machine, même la plus compliquée, ne pourra jamais tourner sans
qu’un être humain la fasse fonctionner. Or, pourquoi le fait de
tout simplement être propriétaire pourrait légitimer de voler aux
travailleurs le fruit de leur activité? Il n’y a pas une raison
rationnelle, mais seulement une envie des bourgeois de pouvoir
continuer à profiter du travail des autres, c’est-à-dire réaliser
de profits.
“C’est en tant que
propriétaires des moyens de production que les capitalistes exercent
la fonction dirigeante dans l’organisation capitaliste du travail
et de production. C’est la condition prolétarienne de l’ouvrier,
par contre, son exclusion de la propriété des moyens de production,
qui réduit l’ouvrier au rôle d’objet, au rôle de simple
matériel dans le processus capitaliste de travail et de production
et qui le prive de toute influence sur la direction de ce processus.
De la propriété des moyens
de production résulte également la contradiction fondamentale du
capitalisme : la contradiction entre le caractère social du
processus de production et la forme capitaliste, privée de
l’appropriation des produits. [...]
Le but de la production
capitaliste n’est pas la satisfaction des besoins des hommes, mais
le profit. L’homme et ses besoins sont absents du champ visuel du
capitalisme, qui ne s’intéresse à l’homme que dans la mesure où
il peut l’utiliser pour l’acquisition du profit. [...]
Or l’ouvrier produit, par
son travail, une valeur supérieure au prix - représenté par son
salaire - de sa force travail. C’est précisément de ce surplus de
production, de la plus-value, c’est-à-dire de la part non
rétribuée du travail de l’ouvrier, que le capitaliste tire son
profit. Tel est le mécanisme de l’exploitation du travail salarié
par le capital. Voilà pourquoi le rapport entre capitalistes et
ouvriers est un rapport d’exploités.”
Pour les communistes cette situation doit être
dépassée. Ainsi nous devrions soutenir la gestion collective de la
production où chacun participe selon ses capacités et reçoit selon
ses nécessités. Seulement en garantissant une gestion démocratique
et collective de la production, il sera possible d’éliminer
l’exploitation, c’est-à-dire rendre à chacun le fruit de son
travail.
Si le mécanisme d’exploitation du système
capitaliste fait la force des bourgeois, la soif de profit de ces
derniers en est le point faible. Le capitaliste ne voit pas la
société comme un collectif qui doit vivre de manière harmonieuse,
mais comme un ensemble d’individus en lutte l’un contre l’autre
afin de conquérir plus de richesses possibles. Ainsi non seulement
il organise l'exploitation des prolétaires, mais il se met en
concurrence avec les autres capitalistes. Cette situation est la
source de la contradiction fondamentale qu’il faudra alimenter pour
abattre le système capitaliste. La crise actuelle en est la
manifestation la plus évidente à l’époque contemporaine. Malgré
tout ce que les économistes bourgeois affirment, nous ne sommes pas
confrontés à une crise financière, mais à une crise de
surproduction.
La soif de profit des capitalistes les amène à faire
baisser les salaires des prolétaires pour garder une plus grande
part de leur travail. Cette dynamique affaiblit le pouvoir d’achat
des prolétaires qui ne peuvent plus acheter la production vendue par
les capitalistes. Par conséquent les capitalistes n’arrivent plus
à écouler la production, en faisant ainsi travailler les
prolétaires sans avoir suffisamment d’entrées pour les payer. Il
existe différents escamotages que les capitalistes essayent pour se
maintenir en vie. Par exemple ils pratiquent la réduction des coûts
de production (licenciement ou baisse de salaire). De manière plus
indirecte et récente nous trouvons l’utilisation de l'endettement.
On augmente de manière fictive le pouvoir d’achat des prolétaires
en leur faisant des prêts à des taux “convenables”. Les prêts
servent à permettre de garantir la consommation d’une
surproduction. Toutefois ce remède ne peut être que temporaire, car
quand les dettes deviennent tellement grandes que personne ne peut
les payer, le système craque. En effet, sur le long terme il est
inévitable que la crise éclate et les capitalistes plus faibles
font faillite. Cette certitude dérive tout simplement du fait que la
soif de profit est dans la nature même du capitalisme. Cette soif de
profit se répercute sur la possibilité de réaliser ces mêmes
profits, vu que plus personne ne pourra acheter ce que les
capitalistes vendent.
Les sorties de la crise peuvent être de deux types,
lorsque les capitalistes survivants sont suffisamment forts et les
communistes pas assez préparés, ils instaurent un nouvel ordre
capitaliste de type monopoliste. Néanmoins si les communistes sont
bien organisés ils peuvent profiter du moment de faiblesse des
capitalistes pour pousser, plus que jamais, les contradictions du
capitalisme et construire un mouvement populaire pour la révolution
socialiste. Notre objectif, en tant que parti d’inspiration
communiste en Suisse, en ce moment de crise, devrait être
précisément de forcer ces contradictions. Il ne s’agit pas de
faire un discours “le pire pour mieux”. Au
contraire il faut forcer les revendications pour que les
contradictions du système apparaissent encore plus évidentes. Nous
devons donner la possibilité aux classes populaires de croire que se
défaire de l’exploitation capitaliste est possible.
Qui
est notre base?
En cherchant encore une fois dans la théorie marxiste,
le capitalisme est pour nous le système d’organisation de la
société fondé par l’exploitation bourgeoisie sur les
prolétaires. Le parti d'inspiration communiste est le parti qui
organise les prolétaires pour faire face à la lutte de classes. Or,
malgré que ces termes puissent être vus comme dépassés, leur
portée analytique est encore tout à fait actuelle. Ainsi les
personnes auxquelles le Parti devrait s’adresser sont les
prolétaires, mais qui sont les prolétaires? Une analyse attentive
et approfondie de la structure de la société est nécessaire pour
répondre à cette question de manière précise. Toutefois nous
pouvons justement reprendre la formule marxiste classique comme base
sur laquelle travailler. Les prolétaires sont toutes les femmes et
les hommes dont le seul moyen de survie est leur propre force de
travail. Les prolétaires ne possèdent ni propriété foncière ni
moyens de production. Ainsi les prolétaires n’ont d’autre
possibilité, à l’intérieur d’une société capitaliste, que de
vendre leur force de travail à des bourgeois. Ils et elles se
trouvent donc dans une situation de faiblesse, car leur vie dépend
du sort que leur réserve les patrons. Il est évident que l’idée
de prolétaire ne doit pas être assimilée à l’ouvrier de type
“fordiste” des grands établissements industriels. Aujourd’hui,
mais peut-être déjà depuis quelques années, les formes de
conditions prolétariennes sont certainement multiples. Nous devrons
ainsi être capables d’en définir les caractéristiques précises,
afin de savoir interpréter les formes de lutte plus adéquates.
Quelle
est la stratégie à suivre pour atteindre notre objectif, le
socialisme?
Le parti d’inspiration communiste devrait être le
parti qui travaille pour unir les prolétaires dans un seul
mouvement. L’unité des prolétaires est la seule manière pour eux
de se défaire de la bourgeoisie, c’est-à-dire gagner la lutte de
classes. L’arme la plus puissante de la bourgeoisie est la
concurrence entre les travailleurs, car tant que ceux-là n’arrivent
pas s’accorder à quel prix vendre leur force de travail, un
dumping sur ce prix existera et tendra à le réduire. Cependant au
moment où les prolétaires arrivent à contracter le prix de leur
force de travail, ils pourront se rendre compte qu’ils ne doivent
rien du tout aux patrons. Cette prise de conscience doit être le but
du parti d’inspiration communiste. En effet, il faut que l’unité
des prolétaires soit précisément orienté à cette fin, car si la
fin dévient la gestion de la société bourgeoise elle perd tout son
sens et dévient, parfois, même réactionnaire. Pour nous le parti
d’inspiration communiste devrait être le parti qui se propose donc
de développer la conscience de classe parmi les prolétaires, afin
qu’ils comprennent leur situation d’exploitation, en sortant de
leur situation d’aliénation et pour qu’ils s’engagent dans la
lutte contre le bourgeois. Ainsi il est important de souligner encore
une fois que la base du parti ce ne sont pas les électeurs, ni les
sympathisants. La politique du parti doit s’orienter vers les
prolétaires et doit toujours tenir compte de l'opposition entre eux
et les bourgeois.
Afin de gagner la confiance des prolétaires le parti
d’inspiration communiste doit s’engager pour développer le
conflit social. Par là nous entendons identifier les moyens que la
bourgeoisie utilise pour exploiter les prolétaires afin de les
dénoncer et les combattre. Cette lutte servira premièrement aux
communistes pour démontrer aux prolétaires leur engagement auprès
d’eux et à en gagner la confiance. Deuxièmement, les victoires
dans les luttes concrètes permettront de limiter la concurrence
entre les classes populaires et faciliter l’union contre les seuls
responsables de leur exploitation, les bourgeois. Troisièmement, la
présence dans les conflits sociaux est fondamentale pour les
communistes afin de faire passer la prise de conscience des
prolétaires. En conclusion, le développement du conflit social doit
se faire en fonction du développement de la lutte de classes.
La lutte de classes est le combat qui va permettre aux
prolétaires de conquérir le contrôle des moyens de productions et
donc l’organisation de manière collective et démocratique de la
production et de la société toute entière.
Comment
pouvons-nous nous organiser pour prôner nos luttes?
Le
parti d’inspiration communiste devrait savoir interpréter les
situations d’exploitations des prolétaires pour pouvoir en
organiser les luttes. Un des lieux priviligiés où combattre
l’exploitation capitaliste sont certainement les institutions
bourgeoises. La présence des communistes dans les parlements et avec
beaucoup de précaution dans les exécutifs est une partie centrale
de l’activité d’un parti qui opère dans un cadre démocratique
libéral. La participation aux institutions doit être un élement
pour dénoncer et combattre l’exploitation y compris avec des
positions réformatrices. Néanmoins cette participation doit avoir,
comme nous l’avons déjà souligné plus haut, trois finalités:
démontrer aux prolétaires qu’ils peuvent compter sur nous, lutter
pour limiter la concurrence entre les prolétaires et développer la
conscience de classe. Ces trois orientations de la lutte doivent être
nos objectifs stratégiques et ils doivent se développer de manière
à former un tout. Si l’activité parlementaire se résume à
l’amélioration du capitalisme nous serions un parti
socio-démocrate.
Toutefois
il est fondémental que l’action des communistes se développe
aussi en dehors du cadre institutionnel, c’est même plus
important. Il faut que les communistes travaillent pour les trois
objectifs stratégiques dans tout le tissu social. Il faut que les
communistes soient présent dans les associations d’intérêts
collectifs, dans les syndicats, dans les établissements scolaires,
partout où il y a des contradictions du système capitaliste. Il est
donc possible que les communistes doivent s’engager pour créer ces
lieux d’aggregation pour faire face à des facettes de
l’exploitation. Il s’agirait par exemple de développer des
coopératives pour l’echange directe entre petits producteurs et
consommateurs, en écartant la spéculation des grands distributeurs.
L’utilisation
des mass-média doit être prudente, nous ne pouvons pas croire que
la presse bourgeoise nous laisse gagner nos luttes à travers eux.
Nous devons comprendre que le seul appui sur ces moyens de
communication ne nous permettra pas de créer une véritable
conscience de classe. Pour cela nous devons souligner l’importance
de nos journaux et de nos sites internets qui doivent être soutenus
et développées.
Conclusions
La
construction d’un parti d’inspiration communiste, comme objectif
général que nous devons nous donner, est un processus qui va se
structurer et se redéfinir avec les expériences pratiques. Le Parti
devra interagir avec le contexte de manière dialectique pour ajuster
en continuation ces pratiques à la réalité changeante. Néanmoins
ce processus doit garder comme objectif les fondements du sens de
notre lutte, c’est-à-dire le dépassement de l’exploitation
capitaliste. Il faudra être novateur ou réformateur sans tomber
dans le réformisme ou le révisionnisme. Le Parti devra savoir
dialoguer avec les prolétaires, non pour reprendre de manière
populiste le sens commun alimenté par la bourgeoisie, mais pour
interpréter et comprendre les conditions d’exploitation qui
s'instaurent dans la société. Nous devons être un parti à
l’écoute des classes populaires, un parti ouvert, mais capable
d’expliquer par ses propres moyens les situations d’exploitation.
La
tâche que nous nous proposons avec ce document n’est certainement
pas un projet facile. Nous sommes conscients de notre ambition, mais
nous sommes révolutionnaires, c’est dans notre nature de l’être.
Cette ambition ne doit pourtant pas devenir arrogance, nous n’avons
pas toutes les réponses à toutes les questions. Nous devons savoir
étudier avec humilité et constance nos conditions de vie et de
militants en sachant faire une autocritique quand cela dévient
nécessaire. Le militant communiste doit être l’exemple pour les
autres, son attitude et son comportement sont le reflet de son projet
politique. Ainsi le militant communiste doit être capable de
discuter avec respect, même avec ceux qui ne se sont pas d’accord
avec lui. Il doit être le militant plus actif, plus constant, plus
studieux.
Nous
ne devons pas développer la conscience de classe à travers le
folklore, mais en expliquant nos points de vue pour que cela soit
compris dans leur sens le plus profond. Seulement de cette manière
la construction d’un parti d'inspiration communiste sera possible
et les fruits en seront durables. Nous devons savoir nous rapprocher
de manière plus concrète aux classes populaires, afin que chaque
prolétaire comprenne le sens profond de notre lutte. Sans diluer nos
idées et notre identité par peur de ne pas être compris, nous
devons militer à côté des classes populaires, des prolétaires.
Nous devons être leur organisation politique qui les guide vers
l’unité et la révolution socialiste.