dimanche 29 novembre 2009

LA GAUCHE, UN MOUVEMENT DONT LE PST-POP NE PEUT PAS NIER L'EXISTENCE

Préambule
Le Comité Directeur, lors de la séance du 14 novembre, a décidé de me confier la rédaction d’un rapport relatif à la situation de la gauche radicale en Suisse, cela en relation avec le congrès fondateur du mouvement “La Gauche - Alternative Linke - La Sinistra” et aux discussions faites en son sein. Après un long débat, nous avons enfin pu faire une revue complète des situations cantonales et nationale sur la proposition de créer une nouvelle force à gauche du PS.
Quelques-uns de nos militants s’y sont engagés dès le début, d’autres ont été très critiques. Le Parti ne s’est pas encore ouvertement confronté à ce sujet. Le Comité Directeur a estimé qu’il fallait nous laisser un peu de temps pour pouvoir mieux comprendre la situation politique et les forces en jeux, tant au niveau national que cantonal. Il a aussi préféré ne pas réagir immédiatement, pour éviter d’alimenter des rumeurs soutenues - encore il y a quelque semaines - par beaucoup de suppositions et peu d'éléments concrets. Ce qui était sûr dés le début, c’est qu’il y a une certaine hostilité de fond envers le PST à l’origine de ce mouvement, notamment de la part de ceux qui, en tant que membres ou ex-membres du Parti, en annoncent déjà la mort.
Ce document veut proposer une façon de réagir à cette réalité nouvelle de manière réfléchie et en se basant sur des informations sûres. C’est-à-dire que nous avons jugé avoir assez éléments pour discuter l’évolution du panorama de la gauche radicale en Suisse. Nous devrons donc élaborer un plan stratégique pour guider nos comportement futurs vis-à-vis de cette organisation.

Réflexions stratégiques
Le projet de La Gauche consiste en une proposition qui s’insère dans un débat stratégique pour la construction de l’unité de la gauche radicale. Le bilan que nous avons pu tirer des différentes situations cantonales et aussi de la situation au niveau national nous dit qu’une très grande confusion existe par rapport à la forme qui doit prendre ce mouvement. Néanmoins le mouvement semble attirer les sympathies d’un certain nombre de militants de la gauche radicale et de personnes sans parti. Dans les journaux et à la télévision nous avons vu l’annonce de la création d’un nouveau parti, toutefois dans la pratique la situation est bien différente, il ne faut pas se laisser tromper par les médias. Ils ne disposent pas encore de sections cantonales et de statuts, tout comme un programme politique. Il faut faire présent montrer que la volonté des leaders et la mise en scène des médias ne correspondent pas forcement aux volontés de la base, qui demande justement une unité dans les luttes plutôt que les beau mots qui doivent encore se transformer en pratique. La crainte de beaucoup, à la fois dans le Parti et en dehors, est que les souhaits de la base ne soient trompés par une manipulation d’en haut de la part de certaines personnes charismatiques. Notre Parti, qu’il le veuille ou non, se trouve dans la condition de devoir réagir à cette réalité nouvelle. Face a une telle situation, nous devons nous demander :

UNITE: POURQUOI?
  • Il faut déterminer les priorités politiques par rapport à notre projet de société et au contexte actuel. Il faut donc mettre face à face notre projet avec la solution proposée par La Gauche, et cela en tenant compte des débats politiques actuels internes et externes au Parti. Par exemple, il faut se demander si en cette période de réaction, avec des prévisions inquiétantes par rapport à la politique raciste soutenue par la droite nationaliste, nous devons nous attaquer au PS et aux Verts comme le fait La Gauche, en appelant aux déçus de ces deux partis. En effet, malgré leur orientation, au mieux social-démocrate, il est peut-être nécessaire de s’allier avec eux dans un front “anti-fascistisation”.
  • De plus nous n’adressons pas notre politique aux militants des autres partis, nous ne cherchons pas à gagner la bataille d’appareil, mais de mobiliser les exploités contre un système injuste. On ne veut pas préserver “les idées de gauche”, mais lutter pour les intérêts des classes populaires. Autrement dit, nous voulons faire de la politique avec la population et pour la population et non pour notre petite maison. L’unité doit servir à ce but.
  • Le Parti est en train d’effectuer (poursuivre) une discussion sur son identité et sur le projet politique qu’il propose. Il s’agit d’une décision du dernier Congrès (celle de réécrire le programme) et d’une forte volonté du Comité Directeur actuel. On estime qu’il faut trouver une unité idéologique au sein du Parti au plus vite, cela dans le but de les faire revenir à une pratique politique plus incisive et plus cohérente envers notre objectif final, le socialisme. Nous avons la nécessité, surtout en ces temps de crise, de trouver une pratique commune dans la construction du mouvement populaire. Nous devons au plus vite comprendre comment mener une vraie politique qui sache proposer et revendiquer le mieux pour les classes populaires. Pour que la crise actuelle soit la fin d’un cauchemar et non le début d’une autre période d’austérité .

UNITE AVEC QUI?
  • Le Parti Suisse du Travail a 65 ans d’histoire. Qu’il s’interroge sur la possibilité d’appuyer ce mouvement doit être compris à l’intérieur comme à l’extérieur du Parti. Il ne s’agit pas de sauvegarde d’intérêts individuels ou utopiques, mais de cohérence et sûreté dans la continuité du “mouvement pour le socialisme”. Déjà trop de fois des mouvements nouveaux se sont effondrés sur les organisations déjà existantes en les affaiblissant ultérieurement après beaucoup d’euphorie. Il ne s'agit pas non plus de sectarisme, mais d’une discussion légitime, qui est sincèrement guidée par une volonté de renforcer notre projet politique. Celui-ci n’est pas le Parti fétiche, mais une envie révolutionnaire de changer cette société dans la profondeur pour construire le socialisme.
  • La décision du congrès de 2006 à Genève et l’article 1 des statuts sont très clairs et ils n’ont jamais été contestés : “Le PST coopère avec des organisations, des mouvements et des personnes qui visent des buts généraux ou particuliers convergents aux siens” 1. Néanmoins, ces coopérations doivent objectivement être en faveur des classes populaires. Il faut que l’unité ne se fasse pas dans le vidage du contenu politique, mais dans un projet politique concret pour la construction d’un mouvement populaire.

UNITE: COMMENT?
  • Une unité construite sur des promesses et des espoirs est peut-être passionnante, mais il faut quelle puisse aussi garantir une unité réelle et concrète dans la lutte. Il s’agit là d’un élément fondamental pour la survie et le renforcement du mouvement. Il faut qu’elle nous donne la force de gagner la lutte contre l’exploitation des puissants, les actionnaires et les managers et leurs sous-fifres. Cela implique la reconnaissance d’un certain nombre de points en commun au niveau idéologique et stratégique. Il faut s’unir non pas sous un slogan (La Gauche), mais à partir de propositions politiques concrètes, d’une manière d’analyser et concevoir la société et surtout en suivant un même objectif. Par conséquent, sans débat politique approfondi, la construction de l’unité resterait une chimère, ou peut-être un nouveau slogan électoral, ce qui serait véritablement dommage.
  • Bien qu’il ne faille pas oublier les fortes tensions qui existent entre certains camarades promoteurs de La Gauche et les représentants des instances nationales du Parti, il ne faut pas empêcher le dialogue. Ces hostilités sont certainement dues à des sensibilités politiques différentes, ce qui est indéniable, mais elles sont souvent alimentées par des préjugés et des stigmatisations. Il est nécessaire de savoir affronter ouvertement ces questions, pour que l’unité puisse se construire avec des fondements politiques cohérents et profonds. Il faut dépasser les polémiques pour commencer à parler de politique, car c’est seulement en suivant cette voie que nous pourrons un jour créer un accord commun. Tant que le débat ne sera pas libéré de préjugés et personnalismes, trop d'énergies seront gaspillées, nous ne pouvons pas le permettre. Nous ne refusons jamais la discussion politique à priori, mais elle doit se fonder sur le respect mutuel.

Comment faire par la suite
Ces principes sont le fil conducteur de la tactique que le Comité Directeur a choisi jusqu’à présent pour réagir à l’annonce de la volonté de fonder La Gauche. Je propose de continuer à les suivre dans les prochains mois.
Je demande que le Comité Central du 28 novembre 2009 donne mandat au Comité Directeur de répondre aux éventuels contacts de la part de La Gauche en suivant les principes énoncés plus haut. Cela sera fait en consultant constamment les sections et en présentant un nouveau rapport devant le Comité Central du 6 mars.
1 Article 1. des statuts du PST

Leonardo Schmid, co-secrétaire du PST

mardi 24 novembre 2009

LE NOM DU PARTI DES COMMUNISTES EN SUISSES EST PARTI SUISSE DU TRAVAIL

Résolution du Comité Directeur pour le Congrès du 24 octobre 2009

UNE PROPOSITION QUI MERITE BEAUCOUP D’ATTENTION

Bien que la proposition de la section de Berne pour changer le nom de notre parti n’a pas recueilli l’aval du Comité Directeur du PST, elle a le mérite de soulever une question importante, celle de l’identité de notre parti. Le choix d’un nom n’est pas seulement le choix d’une étiquette, le nom d’un parti en représente l’image, l’idéologie, la pratique. Ainsi le débat sur le nom “communiste” est aussi un débat sur le contenu que nous voulons (re)donner à notre parti, parce que notre parti est-il ou pas un parti communiste?
Se questionner sur l’identité communiste du parti est, en ce moment, un débat central pour enfin pouvoir recommencer à œuvrer tous ensemble dans la même direction, pour le travail contre le capital. La grande hétérogénéité que nous trouvons entre les sections est indice du dysfonctionnement du parti national, qui depuis une dizaine d’années n’arrive plus à trouver une ligne politique unitaire ni encore moins à l’appliquer. Ceci est certainement dû en bonne partie à un manque de réflexion commune sur ce que doit être le parti, sur le rôle qu’on lui attribue et sur le projet de société qu’il défend.
Si la section bernoise, une jeune section qui vient de se reconstituer, tout comme les jeunes du Tessin proposent de valoriser notre identité communiste en l’affichant sur le nom, c’est bien parce qu’il y a un sentiment de vide identitaire. Dans la plupart des sections les jeunes camarades souhaitent que le parti puisse faire rêver à une révolution socialiste ; un jeune camarade l’a dit ainsi:

Je veux avoir le droit de penser que le socialisme existera un jour, en Suisse aussi, je veux que mon parti en soit le moteur, je veux que les PST soit un parti communiste.”

Dans ces mots nous trouvons non pas de la nostalgie de ce qu’a été le socialisme “réellement existant”, mais un espoir pour que dans le futur une société plus juste ne soit plus une utopie. Ce serait une grave erreur de ne pas tenir en compte cet espoir, signe d’un engagement profond, il est mu par les mêmes sentiments de l’esprit révolutionnaire qui animait les camarades fondateurs du parti.
L’impression est que les plus jeunes camarades du parti n’arrivent pas à voir en quoi le PST sait proposer une alternative au capitalisme. Certains camarades expérimentés s’étonnent de la proposition bernoise, et des fois l’accusent de repli identitaire, de sectarisme ou dogmatisme, néanmoins la plupart de ces camardes sont rentrés au parti à l’époque où la formation des militants sous une perspective marxiste-léniniste était pratique courante et bienvenue. Il faut peut-être rendre attentifs certains camarades du fait que ces dernières années le parti a perdu de nombreux repères théoriques, en se trouvant - comme beaucoup de partis frères - noyé dans l’idéologie de la gauche de la gauche dont les buts ne sont pas clairement définis et où l’ouverture se paye avec un affaiblissement des propositions révolutionnaires du parti. En effet en suivant cette ligne politique la seule stratégie possible est celle de l’ouverture vers “d'autres forces qui nous sont proches”, sans savoir pourquoi, mais en étant sûr que nous faisons peur et qu’il faut cacher notre identité, jusqu’à ce qu’elle soit oubliée par nous et par nos adversaires.
Cette Discussion devra être utile à notre parti en vue de la révision du programme prévue pour 2010. Le Comité Directeur ne souhaite pas encore se prononcer pour donner une DIRECTION à propos du nouveau programme, mais plutôt commencer à poser les bases pour cette réflexion. Le Comité Directeur veut lancer une discussion qui puisse déboucher sur une proposition politique qui puisse nous lancer vers la (re)construction d’un parti révolutionnaire. La réflexion sur le communisme doit nous aider à affronter ce débat.
Le monde est probablement à un moment crucial de son développement, la situation économique actuelle avec une crise du capitalisme sans précédents, la monté des idéologies fascisantes, la progression de l’exploitation de l’environnement nous imposent un défi pour se rénover, sans pourtant oublier ce que nous avons pu apprendre du passé. Pour les communistes de toute la planète, ainsi que pour les militants du PST il faut un projet de société claire et visant à dépasser le capitalisme. Il faut qu’il soit adressé à tous ceux qui vivent opprimés par la classe dominante - autrefois appelée bourgeoisie, c’est à ceux qui vivent du travail et non du capital - autrefois appelés prolétaires - que le PST doit lancer son appel. Il faut leur offrir la possibilité de lutter pour une autre société. Il faut sortir de l’éternelle guerre d’appareils entre différentes organisations, nous nous engagerons pour le travail contre le capital, nous nous battrons pour le socialisme contre le capitalisme.

POURQUOI NE PAS CHANGER DE NOM

Dans ces conditions le Comité Directeur refuse de changer de nom à un parti dont l’histoire prouve l’identité communiste, simplement parce que récemment elle a perdu son importance en son sein. Pour des communistes c’est la pratique qui compte le plus, l’opposition de tout communiste à des choix idéalistes doit être rappelée. Le choix politique sur lequel il faudrait se prononcer est de savoir si nous sommes un parti communiste, c’est-à-dire un parti avec une pratique communiste. Au contraire le changement de nom n’est pas un choix politique, mais tactique, c’est un choix qui s’insère dans l’élaboration d’une stratégie révolutionnaire. Or, vu l’état actuel du débat sur la stratégie révolutionnaire que le PST est en train de faire, il serait inutile et peut-être contre productif de se prononcer sur un changement de nom. Pour le Comité Directeur la priorité actuelle n’est pas de changer l’étiquette de la bouteille, mais de la remplir avec du nouveau vin.
Cette bouteille a une longue histoire. Le Parti Suisse du Travail (PST), fondé en 1944, ne s’appelle pas ainsi seulement parce qu’il n’aurait pas pu s’appeler communiste - à cause de l’interdiction du Parti Communiste Suisse qui a été dissout par les autorités helvétiques en 1939. Il a choisi le nom de Parti Suisse du Travail parce qu’il regroupait des ex-militants du PCS, des socialistes de gauche (Léon Nicole) dont l’organisation a été aussi dissoute, ainsi que des militants indépendants, toutes et tous avec des histoires militantes différentes. Le parti voulait être, un parti d’inspiration marxiste, dont l’idéal était de construire un rassemblement populaire pour marcher vers le socialisme. Autrement dit les militants du PST étaient des militants pour le socialisme, c’est-à-dire pour le dépassement du capitalisme en suivant la doctrine Marxiste-Léniniste, ce qui revient en gros à être des militantes communistes. Dans le manuel d’éducation politique du PST destiné à tous les militants du parti et édité sous la direction de Jean Vincent en 1973 il y a un chapitre intitule : “Le rôle d’un militant communiste” et dans le chapitre relevant de la structure du parti la théorie Marxiste-Léniniste en est le squelette, ce qui prouve bien quelle était l’identité du PST. L’histoire du PST est donc l’histoire d’un parti communiste, mais quelle sera l’histoire future du PST?
S’il est possible d’être un parti communiste, sans s’appeler de cette manière, et c’est ce que le PST a longuement été par sa pratique passée, il serait aussi possible de changer cette situation. D’un côté des camarades poussent pour afficher très ouvertement notre identité communiste, en faisant probablement un choix que dans le contexte actuel va trop loin. De l’autre côté certains camarades veulent abandonner l’identité communiste, pour en trouver une autre plus ouverte, mais laquelle? Selon le Comité Directeur lors du congrès il s’agira de se déterminer une fois pour toute là dessus, non sur la question du nom, qui est le grain de sable au sommet de la montagne, mais sur notre identité. Il faut avoir le courage d'affronter, ouvertement et sereinement, le débat sur le communisme. Il faudra discuter sans complexes, nous sommes assez mûres pour dépasser le traumatisme de la chute du socialisme réel (tant pour les ados rebelles qui refusent leur pères, comme pour fils de papa qui n'arrivent pas à s’en détacher), nous ne jouerons plus les orphelins du Mur de Berlin. Il est temps pour nous de relancer la course au socialisme, le socialisme du 21ème siècle, celui de notre génération.

dimanche 15 novembre 2009

Vendeurs de mort.



Le 29 novembre, nous serons appelés aux urnes pour nous prononcer sur l’initiative lancée par le Groupe pour une Suisse Sans Armée (GSsA). Le texte demande l’interdiction d’exporter le matériel de guerre. Le Parti Suisse du Travail a confirmé son soutien à l’initiative dans sa dernière séance. La campagne vient de débuter. La gauche tout entière se mobilise pour combattre ce commerce peu glorieux admis dans notre pays. La vente d’armes est-elle compatible avec la neutralité dont se targue la Suisse ? Sans (trop) se soucier de l’endroit où elle seront utilisée, les entreprises suisses productrices de matériel de guerre en vendent partout sur la planète. En 2008, elles ont vendu du matériel de guerre à 72 pays pour 722 millions de francs. Parmi ceux-ci, on trouve de nombreux pays en guerre, notamment l’Inde et le Pakistan. Le gouvernement de Karachi est le premier client de fabriques d’armes suisses, avant même les pays européens ou les Etats-Unis. En 2008, L’entreprise Ruag a exporté des pistolets-mitrailleurs en Arabie saoudite, qui n’est pas un pays modèle en matière de droits de l’Homme. Plus paradoxal encore : on retrouve des armes suisses même dans les pays où la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) ainsi que d'autres organisations suisses ont justement des programmes de développement et de prévention des conflits.
Le lobby de l’armement joue à fond la carte de l’emploi pour couler l’initiative. Les exportations d’armes restent pourtant marginales pour l’économie suisse, de l’ordre de 0.11% du PIB Suisse. Selon une étude récente du BAK Basel Economics commandée par le Conseil fédéral, l'industrie de l'armement suisse emploie directement 3'355 personnes, et 1'757 places de travail en dépendent chez les fournisseurs. L’initiative prévoit pour eux des plans de reconversion de l’industrie de guerre suisse. Celle-ci aurait des effets bénéfiques pour l’image internationale de notre pays. Elle permettrait aussi à la production industrielle suisse de devenir plus utile à tout le monde, au peuple suisse en premier lieu. Les investissements dans le secteur de l’armement, s’ils sont réorientés vers d’autres secteurs, pourraient être même de relancer des secteurs industriels qui ont aujourd’hui besoin de gros investissements, notamment dans le secteur de l'énergie. Il faut aussi noter que les forces politiques bourgeoises qui défendent l’emploi de l’armement sont les mêmes qui, en temps de crise, coupent dans les prestations de l'assurance-chômage. Quant aux milieux patronaux, ils n’hésitent pas à licencier, pour garantir leurs parts des profits. Moralement aussi, l’exportation d’armes reste hautement problématique. La droite dénonce la production et le trafic de cocaïne qu’un Etat comme la Colombie tolère, stigmatisant ses effets pour les personnes. Pourtant les armes ont un effet dévastateur encore plus fort que la drogue. Lorsqu’on parle d’armes, le discours sur la moralité du commerce change radicalement. Exporter des armes devient acceptable pour la droite. La seule explication à ce revirement réside dans les intérêts économiques que la droite défend. Pour certains milieux économiques suisses, le marché de l’exportation de matériel de guerre est trop important pour s'arrêter à des questions moralement problématiques. Pour toutes ces raisons, il faudra voter oui le 29 novembre, pour interdire l’exportation de la mort.