jeudi 7 janvier 2010

Unissons-nous pour les assurances sociales.

Pourquoi le mouvement ouvrier et le Parti Suisse du Travail (PST) se sont-ils toujours battus pour les assurances sociales? Le PST lutte pour l’unité des classes populaires face à l’exploitation de la classe possédante. Nous considérons les assurances sociales comme une brique de cette unité, au sens où elles doivent permettre une meilleure redistribution des richesses, garantir la sécurité sociale de chacun et offrir à toutes et tous une vie digne!

Depuis la fondation des premiers partis ouvriers et du PST, la sécurité sociale a constitué l’une de leurs luttes de premier plan. La sécurité sociale constitue à nos yeux un mécanisme de redistribution essentiel pour permettre à toutes les composantes de la société de participer à cette dernière. Elle représente la certitude de pouvoir décider de sa propre vie malgré les aléas, et de construire librement un projet de vie à long terme. Dans sa version aboutie, elle devrait offrir à chaque être humain la garantie de disposer de biens de première nécessité, d'un logement ou encore d'un accès à des soins médicaux de qualité.

Mais, dans une société comme la nôtre, où une minorité vit de l’exploitation du travail des classes laborieuses, ceux qui connaissent la plus grande précarité professionnelle se retrouvent le plus souvent confrontés à l’insécurité. C’est pourquoi le premier combat qu’implique leur sécurité sociale doit consister à leur offrir un travail digne, et sûr. L’activité humaine seule permet de produire la richesse nécessaire au bien-être de tous. Tout le reste - rentes foncières, dividendes, intérêts, etc. - n'est que vol et spéculation.

Certaines personnes ne peuvent pas travailler pour gagner leur vie. Les personnes âgées, les invalides, les chômeurs, les malades... Des assurances sociales spécifiques ont été mises en place afin que ces personnes fragilisées puissent vivre malgré tout une existence digne. Lorsque l’on ne peut pas ou plus travailler, pour des raisons diverses, les assurances sociales doivent garantir cette dignité. Dans l’objectif d’une meilleure redistribution des richesses, le PST revendique un renforcement de ces mesures comme une composante fondamentale de l’unité des classes populaires.

Le thème de la sécurité se retrouve malheureusement instrumentalisé par la droite, sous la bannière de l’insécurité civile, pour alimenter les conflits entre les travailleurs. Au lieu de s'engager pour résoudre ces conflits, la droite veut diviser pour mieux régner. Les partis bourgeois se préoccupent essentiellement de dénoncer les problèmes de criminalité dans l’objectif d'alimenter les peurs qui divisent les classes populaires. Avec la complaisance de plus en plus marquée d'une certaine gauche, la réponse qu’ils donnent à l'insécurité s’avère trop souvent répressive. A quoi bon crier qu’il faut mettre sur le banc des accusés les profiteurs, les étrangers, les jeunes?

La source fondamentale de cette insécurité tient à une problématique sociale plus diffuse. De nombreuses études démontrent que lorsque la sécurité sociale ne joue plus son rôle, l'insécurité civile augmente. La hausse de la précarité et de la misère ne peuvent que créer des problèmes de criminalité. Des problèmes de criminalité qu’une propagande de mauvaise foi de la droite nationaliste, avec l'appui de la presse à scandales ne fait qu’amplifier. Un discours idéal pour désigner des coupables plutôt que trouver des solutions.

Mais les réponses répressives ne s’attaquent pas à l'origine du problème. Le Parti Suisse du Travail s’engage en revanche pour que la possibilité de résoudre les problèmes d'insécurité de rue passe par la garantie d’une meilleure sécurité sociale pour tous.

Si tout le monde avait la garantie d'une vie stable, dénué d’incertitudes matérielles, les problèmes d'insécurité civile diminueraient certainement. Et c’est principalement pour ce motif qu’il faut se battre pour stopper le démantèlement social. La sécurité sociale permet non seulement d'apaiser les conflits entre les différentes couches sociales, mais elle permet aussi de rester unis dans la lutte contre ceux qui profitent des divisions populaires.
Le système capitaliste dans lequel nous vivons est, aujourd'hui encore, fondé sur l'exploitation d’une majorité qui se voit voler le fruit de son travail par une minorité d’exploiteurs. Le règne de l'instabilité dans le monde du travail facilite la mise en concurrence des moins biens lotis par une poignée de capitalistes. Cette dynamique tend à exclure les plus faibles et à soumettre les autres à des conditions de travail toujours plus pénibles, sous peine d'être exclus à leur tour. Mais cette loi du plus fort n’affaiblit pas que les plus faibles. Elle nuit selon nous à la société toute entière. Nous sommes convaincus qu'une organisation collective de la société, son organisation en commun, donne de meilleurs résultats que l'accumulation des intérêts individuels. Il faut mettre en place un front solidaire pour faire face à l'idéologie de l'individualisme, du chacun pour soi.
A cette conception du monde qui profite seulement aux plus forts, il faut répondre par la solidarité entre les classes populaires. Voilà le fondement de la sécurité sociale.

Il faut pourtant chercher l’argent là où il est. Se battre pour que les assurances sociales soient d’avantage financées par ceux qui ont plus de moyens. Parce que seule la mise en commun des profits et la redistribution des richesses en faveur des classes populaires permet d’assurer la sécurité de tous.

Mais il faut aussi et surtout considérer la sécurité sociale comme un seul bloc, et non comme une série de compartiments en concurrence. L’âge, l’état de santé ou l’aptitude au travail permettent bien entendu d’identifier les bénéficiaires méritants des assurances sociales. Il ne faut pas toutefois se laisser berner par les fausses dichotomies, opposant jeunes et vieux, travailleurs et chômeurs... Dans une société réellement égalitaire, on pourrait penser qu’une génération cotise pour l’autre, et que les malades et les invalides vivent au crochet des bien portants. Mais dans le monde actuel, ce sont ceux qui en ont les moyens, les plus riches, qui doivent payer pour assurer le strict nécessaire aux personnes fragiles ou âgées.

Nous ne devons pas céder à la logique de compartimentation des différentes assurances sociales. Les discours qui remettent en question chaque prestation comme s’il s’agissait d’une question indépendante de toutes les autres auront toujours pour but inavoué de vouloir attiser les divisions des réels travailleurs. Allons donc chercher l’argent là où il se trouve. Le PST se bat depuis sa fondation pour imposer l’idée que les plus riches doivent payer pour les plus pauvres. Non pas par charité, mais parce que la justice demande que la richesse produite par le travail des classes populaires, cette richesse que les capitalistes volent impunément, leur soit redistribuée.

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