Il faudrait commencer lʼannée avec de lʼoptimisme, comme propose
de faire Me la présidente de la Confédération Doris Leuthard dans
son allocution pour la nouvelle année. Mais ce nʼest pas vraiment
autant facile quʼelle ne le dit. La Suisse participe à la situation
de crise globale dans laquelle on sombre avec le système
capitaliste. La récession engendre une concurrence plus acharnée
encore entre les requins financiers et industriels, pour sʼentre
voler les dernières parties du gâteaux. Cette lutte se traduit dans
une plus grande pression sur les emplois, cʼest-à-dire que pour
réduire les “coûts” de production des femmes et des hommes
perdront leur poste, ou se verront réduire le salaire, ou encore
verront baisser le temps de travail rémunéré. Le message au peuple
suisse de conseillère fédérale transmet optimisme aux
travailleuses et aux travailleurs qui devraient avoir confiance dans
lʼéconomie. En gros nous devrions croire que les
responsables de la crise, nous sortiront de celle-ci plus forts.
Alors que les autorités politiques continuent à élaborer des
coupes aux assurances sociales dans une réforme qui est maintenant
permanente.
Un véritable démantèlement social sʼabat sur les classes
populaires avec de plus en plus de violence. Le parrainage de
Leuthard et le Conseil Fédéral du démantèlement de la LPP, de
lʼassurance chômage, de lʼassurance invalidité ainsi que
lʼimmobilisme affreux face à la situation catastrophique des primes
maladies, laissés à la merci des spéculateurs qui dirigeant les
caisses maladies, ne nous laisse guère optimistes face à lʼidée
que nous sortirons de la crise plus fortes. Les réels dangers de la
crise, non seulement sont ignorés par les discours politiques des
grands partis, mais seront amplifiés dʼune manière
disproportionnée à cause des mesures que ces derniers se proposent
de prendre.
Depuis des années la résistance sociale cʼest affaiblie, alors
quʼelle serait absolument nécessaire en ce moment. Nous avons
besoin de redéfinir lʼagenda politique en faveur des nécessités
et des revendications du monde du travail. Cependant, si le monde du
travail a perdu de centralité dans la discussion politique, ce nʼest
pas seulement le fruit dʼune évolution de la société comme nous
le font croire certains. Le nombre de victimes du capitalisme et ses
représentants ne cesse de croître, même si “les ouvriers
nʼexistent plus”. Nous ne pouvons pas nous empêcher de voir que
la “classe ouvrière” dʼautre fois existe toujours sous des
formes aujourdʼhui différentes. Lʼexploitation des femmes et des
hommes nʼa pas disparu, mais elle a changée de veste. Lʼennemi est
toujours le même, le capitalisme, la solution ne pas très loin de
celles connues.
Aujourdʼhui la politique devient lieu dʼaffrontement philosophique
à propos de questions qui nʼont pas autre but que de faire
disparaître des enjeux politiques la lutte de classe. Nous nʼaurons
jamais assez répété que lʼidée dʼune invasion de musulmans est
une option sans aucun fondement plausible. Pourtant nous avons subi
une campagne politique délirante qui a convaincu la majorité de
votants. Se glissement du débat vise à vider de la sphère
politique la confrontation sociale de pour le laisser place à une
justice sécuritaire. Remettre en question la laïcité de lʼEtat
suisse, comme le fait lʼUDC, ne respecte pas les bons valeurs qui
existent dans notre pays. Au contraire, cʼest une cause de conflit
que par ailleurs a résonance internationale et qui discrédite notre
image de pays neutre.
Dans cette année qui nous accueilli si froidement nous devons encore
plus savoir répondre avec la chaleur humaine de la solidarité et la
lutte. Nous devons savoir nous mobiliser dans les luttes spécifiques
comme sera celle des étudiants universitaires pour améliorer les
conditions dʼétude. Notre présence dans tout foyer de résistance
est plus que jamais nécessaire. Toutefois lʼunité politique des
exploités doit être lʼobjectif commun à construire, car seulement
en agissant ensemble nous pourrons vaincre le capital mourant. Nous
devons relancer ce mouvement réel qui dépasse lʼétat des choses
présentes, ce que Marx avait appelé dans lʼidéologie allemande le
communisme.
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